Emilio Longas Castro (ou Costa), encore adolescent, avait été l’un des premiers adhérents du syndicat CNT du bois à Saragosse. Au début des années 1920 il avait émigré à Barcelone où il avait poursuivit son militantisme dans le quartier de Poble Nou et avait appartenu à un groupe d’action.
Fin décembre 1934 il aurait été arrêté lors d’une réunion tenue à l’Ateneo Eclectico (calle Internacional) et avait été accusé de l’attaque d’une boulangerie.
Pendant la guerre civile et la révolution il fut membre des Comités de défense et participa à la collectivisation de l’industrie du bois.
Exilé en France lors de la Retirada en février 1939, il fut interné aux camps d’Argelès, du Barcarès et de Saint-Cyprien. En 1940 il fut interné au camp du Haras à Perpignan où il était astreint à travailler gratuitement pour les autorités françaises. Puis, lors de l’armistice, il fut interné au camp du Vernet d’Ariège, transféré au Fort de Collioure et déporté en Algérie. Interné au camp de Djelfa, il ne retrouva la liberté qu’avec le débarquement américain en Afrique du Nord. Emilio Longas avait alors adhéré à la FL-CNT d’Alger dont il fut membre jusqu’à son rapatriement en France en 1961. Il allait tour a tour résider et militer à Tours, Brive et enfin Rochefort-sur-Mer.
En exil lors d’entretiens avec le compagnon Emilio Marco Perez, il lui avait raconté les modes d’intervention des groupe d’action à Barcelone dans les années 1920-1930. « un militant se plaçait dans une bouche d’égout sur le parcours de celui qui allait commettre un attentat, et, juste avant, il lui faisait passer l’arme discrètement. Après l’action, le deuxième la lui rendait selon le même procédé et continuait son chemin. En 1934, pendant la grève des tramways, gardés par la Guardia Civil, les hommes d’action ceinturaient les gardes et les obligeaient à incendier eux-mêmes les véhicules avec de l’essence ».
Emilio Longas Castro est décédé à La Rochelle le 26 juillet 1978.