Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CHAUMENTIN, Charles, Ferdinand “CHAUMARTIN”

Né à Vienne (Isère) le 28 novembre 1857 — Ouvrier forgeur — Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 29 mars 2008
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.
Charles Chaumentin

Demeurant 12 Square Thiers, Charles Chaumentin dit Chaumartin était ouvrier mécanicien à l’usine Claparède (futurs chantiers de la Loire) et militait au groupe anarchiste de Sain-Denis où, selon la police, il aurait installé, 15 rue du Pont, un petit atelier de fabrication de bombes. C’est de chez lui où il habitait sous le nom de Léon Léger que Ravachol partit pour commettre le 11 mars 1892 l’attentat contre le conseiller Benoit. Chaumentin fut arrêté le 17 mars, suite à une perquisition où la police avait saisi divers produits chimiques, des douilles de fusil de chasse et 6 petits obus ; lors de cette perquisition sa femme Clotilde (née à Givors le 22 mars 1865) s’était opposée de toutes ses forces à son arrestation. Il comparut le 26 avril aux Assises de la Seine avec Ravachol. Présenté comme « un bon travailleur, un homme d’une bonne conduite, parfait et excellent…un très honnête homme », il avait chargé Ravachol et Beala lors de ses interrogatoires et il fut finalement acquitté tandis que Ravachol et Simon dit Biscuit étaient condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Son acquittement fut jugé sévèrement par les anarchistes dont Sébastien Faure qui le traitera de « délateur, le traître, celui qui dans cette affaire récolta le mépris de tous les gens de cœur, parce qu’il acheta son acquittement au prix de l’acte le plus ignoble qu’un homme puisse commette » (in Libertaire, 3 octobre 1892). En fait Chaumentin avait été dénoncé par une indicatrice, S. d’A. dite X2, 5 jours après l’attentat, et quand il se décida à avouer, la police connaissait déjà tous les détails rapportés par cette indicatrice qui avait reçu « 750f de gratification et 50f de frais de mission ».

Il y a vraisemblablement identité avec Chaumartin dont le préfet de la Loire signalait en octobre 1882 qu’une caisse de dynamite, adressée à son nom, était restée en « souffrance à la gare de Neuville sur Saône ». Selon la police Chaumartin, qui avait fait son service militaire dans un régiment d’artillerie, puis avait travaillé à l’arsenal de Lyon, aurait été l’auteur de diverses correspondances parues dans L’Etendard révolutionnaire (Lyon, 1882) et dénonçant plusieurs petits chefs de l’arsenal. Il serait ensuite allé à Saint-Étienne où il aurait été membre du groupe Les Outlaws et travaillait comme ouvrier métallurgiste.


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