François Charras (souvent orthographié Charasse) était comme son fils Pierre membre des groupes anarchistes de Roanne. Il travaillait comme ouvrier tisseur après avoir été bibliothécaire de la bibliothèque populaire subventionnée par la municipalité. Suite à sa participation à une manifestation en l’honneur de la Commune le 18 mars 1884, il avait été condamné à deux jours de prison. En 1884 il avait hébergé le compagnon marseillais Jenshommes qui, au printemps, avait testé un engin explosif au Champ de Mars, essai dans lequel avaient été brûlés les compagnons Real et Simon Guet. Selon la police, un paquet de matières explosives laissé chez Charras par Jenshommes avait ensuite été jeté dans la Loire. Lors d’un attentat à la dynamite commis à Roanne le 16 octobre 1884 contre le logement du gardien chef de la prison et attribué aux anarchistes (voir Philibert Lagru), il fut poursuivi avec son fils, la police ayant découvert lors d’une perquisition à son domicile divers ouvrages traitant de la fabrication de dynamite et autres explosifs.
Suite à la réunion publique tenue par Henri Riemer le 23 mars 1890 àRoanne, il avait été condamné avec le compagnon Lucas à 6 jours de prison pour « provocation à attroupement ».
Le 23 octobre 1891 il avait présidé le meeting de Sébastien Faure puis le banquet qui avait réuni une centaine de personnes dans une salle décirée de drapeaux rouges et noirs portant les inscriptions « A bas la patrie ! Groupe des Jeunesses antipatrites », « Vive la Commune ! Groupe de Roanne » et « Vive l’anarchie ! Vive l’insoumission ! Groupe antipatriote ».
Début avril 1892, lors d’une soirée familiale anarchiste, il avait pris la parole pour faire “l’apologie de Ravachol”.
Le 19 novembre 1892, assité de Clovis Demure, il avait présidé la conférence tenue par Broussouloux et Tennevin sur La crise économique — L’anarchie et la répression gouvernementale”, qui avait réuni 300 personnes à la salle de Venise.
Il s’agit sans doute du Antoine Charasse (sic) qui, fin avril 1892, comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province (15 à Roanne), avaiten été arrêtés préventivement à la manifestation du 1er mai.