Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

AYORA AZNAR, Julio CHEROL

Né à Montoro (Teruel) le 12 avril 1909 — mort le 1er octobre 1992 — Terrassier ; dynamiteur ; ouvrier agricole — MLE — CNT — Paris — Utrillas (Aragon) — Béziers & Agde (Hérault)
Article mis en ligne le 17 novembre 2007
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

Julio Ayora Aznar, qui était le plus jeune d’une fratrie de 12 enfanst (dont 6 décédés en bas âge), était né le 12 avril 1909 à Montoro (Teruel) ; il était si chétif que l’on s’attendait à sa mort prochaine et qu’il ne fut déclaré par son père que le 17, date qui fugura désormais sur tous ses papiers officiels. Il commença à travailler très jeune dans les champs et à la garde des moutons, puis, à lâge de 16 partit rejoindre son frère aîné à Paris où il fut employé au magasin La Samaritaine. Après un bref passage au Parti communiste, il adhérait au mouvement libertaire dont il devenait un propagandiste. Suite à ses activités, il dut fuir de France et regagner l’Espagne.

Ouvrier terrassier dans la région d’Utrillas, employé par la compagnie qui construisait la ligne de chemin de fer Barcelone-Madrid, il allait parcourir les divers villages de la province de Teruel (Alcorisa, Ejulve, Montoro) et y répandre les idées libertaires. Il devint par la suite dynamiteur pour y faire sauter les parties montagneuses du chantier et acquit dans cette profession une grande expérience et connaissance des explosifs.

Julio Ayora Aznar fut emprisonné après les évènements de janvier 1932. Il ne bénéficia pas de l’amnistie de mars 1932 et ne fut libéré, après un acquittement, qu’en novembre 1933 après avoir passé 22 mois de prison dans des conditions particulièrement dures. Il fut à nouveau détenu après le mouvement révolutionnaire de décembre 1933 qu’il racontera dans le journal Campo Libre du 28 décembre 1935. A la prison de Teruel, il organisait, avec entre autres Esteban Ponz et Antonio Giner, le Comité dé soutien aux prisonniers politiques, qui par l’intermédiaire à l’extérieur d’Antonio Barranco, récoltera 4765 pesetas en faveur des emprisonnés. Il fut sans doute libéré lors de l’amnistie suivant la victoire du front populaire.

Lors du soulèvement franquiste de juillet 1936, il participât à la résistance dans la zone d’Utrillas et le 24 juillet fut légèrement blessé lors de l’attaque de Segura de Baños. En février 1937, il fut l’un des délégués de Montoro au congrès des collectivités tenu à Caspe et participa à l’élaboration de deux motions.

Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre, il fut interné au camp d’Albatera, dont il parvint à s’évader avec un autre compagnon. Après une marche de 63 jours il parvint à passer en France et à gagner Béziers où, sa parfaite connaissance du français, lui permit de trouver très vite du travail et de rechercher sa compagne internée au camp d’Argelès.

Julio Ayora Aznar a milité après la Libération à la FL- CNT de Béziers où il résidait 8 rue Maitre Gervais jusqu’à son décès survenu à Agde le 1er octobre 1992. A l’été 1945 il participait à la réorganisation des compagnons d’Ejulve (Teruel) en exil. Secrétaire en 1946 de la CNT du département de l’Hérault, il fut en octobre 1947 l’un des délégués de la FL de Béziers au 2e congrès du MLE-CNT tenu à Toulouse. Il continua de travailler en France où il fut tour à tour dynamiteur en particulier à la construction d’un barrage dans l’Hérault, ouvrier agricole, métayer, régisseur.

Sa compagne, Elisa, fille de militants républicains, et militante de la CNT, était décédée le 3 septembre 1991.

Julio Ayora Aznar a collaboré à plusieurs titres de la presse libertaire dont Campo Libre (Madrid, 1935-1939) hebdomadaire de la Fédération des paysans du Centre, Solidaridad (Paris, 1961, 6 numéros) qui avait remplacé Solidaridad obrera interdit par les autorités puis à Espoir(Toulouse).


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