Domenico Fatigati (ou Faticati) avait été condamné le 21 mai 1886 à Milan à 16 mois de réclusion pour « vol ». Après avoir déserté en octobre 1887 du 4è Régiment de lanciers de Milan, Domenico Fatigati était passé en Autriche puis en France. Pâtissier ambulant il circulait dans diverses villes (Grenoble, Vienne, Lyon) avant de passer en Suisse d’abord à La Chaux-de-Fonds, à Lausanne où il il fréquentait notamment le déserteur français Ferdinand Niquet, avec lequel, menacés d’expulsion du canton, il avait gagné Genève à l’été 1891 ; il était signalé comme s’étant mis en relations avec les compagnons italiens et français et notamment avec le compagnon Moise Ardaine. En juillet 1891 la police signalait qu’il n’avait pas de papier ni ne trouvait de travail et qu’il avait l’intention de retourner en France.
Le 2 septembre il avait été l’objet d’une expulsion du canton de Genève, mais avait obtenu par la suite un sursis pour soigner une blessure alors qu’il travaillait comme employé aux Montagnes russes. Lors de son expulsion il s’était rendu à Fernay (Ain) où il resta du 4 au 12 septembre date à laquelle il avait reçu l’autorisation d’aller se faire soigner Genève.
La police le décrivait comme « un individu des plus violent et des plus dangereux, qui fait une propagande active auprès de ses compatriotes et qui menace toujours de son couteau, ceux qui ne veulent pas l’écouter. ».
Il figurait en 1894 sur l’État signalétique confidentiel des anarchistes étrangers non expulsés résidant hors de France,