A l’automne 1890 Guillaume Freneat, qui demeurait rue Radison, était l’un des animateurs du groupe Les Deshérités Tarariens qui venait de se former. Fin avril 1892 il fut l’objet d’un mandat de recherches dans le cadre de la rafle préventive à la manifestation du 1er mai et du procès Ravachol. Il fut arrêté dans les jours suivants à Tarrare. Poursuivi avec plusieurs autres camarades pour « association de malfaiteurs », il bénéficia comme eux d’un non-lieu en mai.
Il y a sans doute identité avec Frénéat, qui début 1892 demeurait Grande rue de la Croix Rousse à Lyon et était l’un des animateurs du nouveau groupe Croix-Roussien Ni Dieu ni Maître. Ce groupe d’une dizaine de membres habitant le quartier — dont Rascle, Champale, Peroncel et Robert — se réunissait à son domicile. D’autre part il avait été chargé par les groupes fédérés de Lyon de constituer une bibliothèque anarchiste pour le quartier. Le 15 février, au Bar national de la rue du Mail, avait été organisée une soirée familiale au profit de cette bibliothèque et à laquelle avaient assisté une vingtaine de compagnons dont Freneat, Mazoyer, Despierre, Monnier et sa femme, Martin, Rascle, Vitré, Polo et sa femme, les frères Faty, le jeune Desgranges, Champalle, le fils Condom, Teyssere et Corrieras. Chacun avait déclamé ou chanté diverses chansons (Le drapeau rouge, Je n’aime pas les sergots, La Terre, Nous sommes des briseurs d’images, Les anarchistes…) avant que, pour clore la soirée, Champalle entonne La Carmagnole reprise en chœur par les présents.