Après la prise du pouvoir par les fascistes, Mario Frazzoni s’était exilé en France en 1923 où il résidait à Paris puis à la Garenne-Colombes. A partir de mars 1925 il travaillait comme mécanicien ajusteur à l’usine Hispano Suiza de Bois-Colombes, où sa compagne, Emilia Persci (née le 18 octobre 1904) travaillait également. Le couple participait le 8 novembre 1925 à une réunion d’anarchistes italiens tenue à la salle Garrigues (20 rue Ordener) à l’issue delaquelle une contravention lui était dressée pour « défaut de déclaration de changement de résidence ». Il participait également à la campagne en faveur de Sacco et Vanzetti. Le 31 décembre 1926, il fit paraître dans Le Libertaire l’entrefilet suivant en langue italienne : « Salut aux compagnons qui désirent correspondre avec moi ; M. Frazzoni, 54bis rue de Plaisance, La Garenne-Colombes ».
Selon un rapport de police début 1927, il aurait proposé à Pierre Perrin Odéon, secrétaire de l’Union Anarchiste (UA), de « Lui fournir des renseignements sur le compte des nommés Meschi, Fantozzi et Diotallevi, membres du groupe anarchiste Pietro Gori, soupçonnés d’être des agents à la solde des Garibaldi. » Le 20 mars 1927 il participait à la réunion internationale tenue au cinéma des roses (rue de Metz, L’Hay-les-Roses) où était discuté le projet de Plate-forme de l’Union générale des anarchistes (dite plate forme d’Archinov). La police rapportait à l’époque qu’il « possèdait dans sa chambre divers journaux en langue italienne ainsi que plusieurs exemplaires du Libertaire » et qu’au privé « il ne donne lieu à aucune remarque défavorable. »
Expulsé par un arrêté du 16 septembre 1927, il avait finalement obtenu une autorisation de séjour d’un an à dater du 21 mai 1935, renouvelable “à condition que l’intéressé ne fasse pas l’objet de nouvelles reamarques défavorables ».
Lors de la guerre d’Espagne Mario Frazzoni était parti comme volontaire et a été blessé.
Mario Frazzoni est mort le 20 novembre 1971 à l’hôpital de Bologne.