Eduardo Pardo Gomez était le fils naturel d’un hobereau de Cofrentes qui ne l’avait pas reconnu mais lui aurait financé ses études d’abord dans un collège de jésuites puis à Paris où il était entré en contact avec les milieux libertaires. Revenu en Espagne et après un long périple dans toute la péninsule il s’était fixé en 1930 à Figueras (Gérone) où il était membre du bureau de l’Associaciio Obrera (CNT) et sans doute du groupe de sardane Los Eratos qui servait de couverture à l’association.
Le 12 juin 1931, suite à la proclamation de la République, il fut, aux cotés de Juan Ors, Ricardo Costa, Jaime Segala et Venios, l’un des orateurs du meeting organisé par la CNT à Peralada (Gérone). Lors de la grève générale du 15 février 1932 il fut emprisonné avec Jaime Segala par le maire socialiste de Figueras.
A partir de 1932 — pour des « raisons syndicales” — il s’établissait à Salt (Gérone) où il travaillait come bottier et aussi comme vendeur ambulant de denrées ce qui lui pemettait de tisser un réseau de contacts dans la région.
Accusé d’avoir commis un attentat il était emprisonné le 23 avril 1933 avec les compagnons Jaime Barcelo Vila, Miguel Marti Arnau et Luis Ferrer Nogueras avant d’être tous libérés au bout de 48 heures faute de preuves. Il était alors l’un des animateurs avec l’instituteur rationaliste Expedito Duran du centre ouvrier La Floreal où, outre des cours d’histoire et de géographie, il enseignait également le maniement des armes aux militants des jeunesses libertaires (FIJL).
Dès le 15 juillet 1936 il organisait la répartition des armes et coordonait les groupes de défense de la région de Gérone. Après l’échec du coup d’État franquiste il devenait le responsable du comité des milices antifascistes et le 19 octobre 1936 était nommé président du conseil municipal de Salt et de la commission exécutive de la justice où en décembre 1936 il était remplacé par le cénétiste Josep Fontanes Falgueres et était nommé procureur du tribunal populaire de Gérone.
Suite aux affrontements de mai 1937 avec les staliniens, il était arrêté el 9 juin 1937 avec Expedito Duran, Salvador Piñol Catalan (CNT) et Salvador Carbo Turbat avant d’être tous libérés le lendemain suite aux pressions de la CNT et du POUM. En juin il fut nommé conseiller aux finances du conseil municipal de Salt et chargé du ravitaillement. Parallèlement il était l’administrateur de l’hôpital psychiatrique de Salt Marti i Julia. Pendant toute cette période il s’opposa activement à la tentative du PSUC (communiste) de prendre le contrôle de la région.
En février 1939, lors de la Retirada, il passait en France avec le compagnon Guillermo Llado, tandis que sa compagne Merce Rigau Privat et leur fils Floreal (né le 12 juillet 1933 — mort en 2002) dont les autorités franquistes changèrent le prénom pour celui d’Eduard, restés en Espagne furent emprisonnés, puis relâchés mais assignés à résidence. Sa mère, Clotilde Pardo Gomez sera également emprisonnée en décembre 1939, condamnée à mort en mars 1943 et décédera à la prison de Gérone cette même année 1943.
Interné au camp d’Argelès, Eduardo Pardo Gomez sera ensuite envoyé à Sète puis s’installa à Quillan (Aude) où pendant l’occupation il participa à la réorganisation de la CNT. Partisan de la participation active des réfugiés espagnols à la Résistance, il s’opposa fermement avec notamment Francisco Moiset El Recadero aux actions de l’Union nationale espagnole (UNE) communiste dans l’Aude ce qui lui vaudra au moins à deux reprises de tentatives d’exécution par ces derniers.
En novembre 1944 c’est lui qui avait prononcé l’éloge funèbre de Miguel Gonzalez Espada, Victorino Rodiguez Bonilla Victorino Vonilla (CNT), José Yvañez Ruiz et Pedro Perez Ruiz (PSOE & UGT) assassinés le 5 novembre 1944 à Montfort-sur-Bouzane par un groupe de l’UNE commandé par El Chato auteur également de plusieurs exécutions de cénétistes et républicains espagnols qui avaient refusé de rejoindre l’UNE dans l’Aude.
Après la Libération Eduardo Pardo était le secrétaire de la FL-CNT de Quillan. Suite à la scission après le congrès de Paris en mai 1945, il avait adhéré à la CNT dite collaborationniste.
En 1946, à la demande d’un industriel local il allait créer une des principales fabriques de chaussures de Quillan où il allait être nommé contremaître. Membre de la CGT-FO il il y participait aux luttes syndicales.
A la fin des années 1950 il organisait à Quillan des réunions entre les deux branches de la CNT qui aboutirent à al réunification confédérale lors du congrès de limoges en 1961.
En 1963, après l’exécution en Espagne du compagnon Francisco Granado, il organisa le soutien à sa veuve qui résidait à Quillan.
Chaque année, en juin, avec sa nouvelle compagne (épousée à Quillan en 1946) il participait aux commémorations du massacre d’Oradour-sur-Glane.
Eduardo Pardo Gomez est décédé le 14 avril 1997 à Puivert et a été enterré au cimetière de Brenac aux cotés de son épouse.