Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ORQUIN SERRA, Cesar

Né à Valencle 13 mai 1917 — mort le 14 février 1988 — CNT — Espagne — France — Mendoza (Argentine)
Article mis en ligne le 6 août 2023
dernière modification le 15 septembre 2024

par Guillem Llin Llopis, R.D.
Cesar Orquin Serra

Cesar Orquin Serra, qui était le fils illégitime d’un aristocrate valencien, avait adhéré à la CNT en 1933. Après le coup d’État franquiste de juillet 1936, il avait été volontaire dans les Brigades internationales, au XVe Bataillon (Abraham Lincoln) où il fut le seul anarchiste à être nommé commissaire politique.
Le Bataillon qui avait pur mission de défendre les lignes de communication entre Valence et Madrid, avait ensuite combattu à Brunete, Belchuite et Teruel.

Passé en France lors de la Retirada, il fut interné aux camps d’Argelès, Agde, Saint-Cyprien et Barcarès. Il fut ensuite enrôlé dans la 118e Compagnie de travailleurs étrangers (CTE) sans doute pour aller travailler aux fortifications de la Ligne Maginot. Fait prisonnier lors de la percée allemande du printemps 1940, il fut ensuite déporté le 13 décembre 1940 au camp de concentration de Mauthausen. Cesar Orquin, qui parlait le français et l’allemand, fut ensuite envoyé dans un Kommando extérieur, dit Kommando Cesar d’abord à Vöcklabruck, puis à Ternberg pour y travailler à la centrale électrique où du 6 juin 1941 au 17 mai 1942, comme Kapo, il parvint à préserver la vie des 336 déportés dont il était responsable.

Mauthausen, 13 mai 1945 : Orquin (1er debout à droite) avec à sa droite Luis Moreno Sabater

Puis en mai 1942 il fut réintégré avec le Kommando au camp de Mauthausen jusqu’au 2 décembre 1944 où le Kommando (environ 300 déportés) fut envoyé à Redl-Zipf où de nouveau il parvint à préserver la vie de la plupart des déortés IL fut ensuite renvoyé à Mauthausen jusqu’à la libération de mai 1945. Pendant tout son internement il n’avait cessé de lutter contre l’influence des communistes ce qui lui aurait valu d’être menacé de mort et n’avait compté qu’une douzaine de morts parmi ses compagnons.

Cesar Orquin & sa compagne Luisa (Autriche 1945)

Après sa libération en mai 1945, il était d’abord resté à Vöcklabruck où en novembre 1945 il avait épousé Luisa qui allait accoucher en mai 1946 d’une fille Mausi. Puis il avait émigré en Argentine où il allait développer une activité professionnelle, culturelle et d’aide aux démunis.

Cesar Orquin Serra est décédé le 14 février 1988 et sera fait « fils adoptif » de Mendoza à titre posthume le 4 septembre 2023.
Il est enterré aux cotés de sa compagne Luisa au cimetière de Parque Descanso de Guaymallén.

Cesar Orquin a été l’objet d’un documentaire (El Kapo) et du libre de G. Llin Llopis « Cesar Orquin Serra, el anarquista que salvó a 300 españoles de la muerte en Mauthausen ».


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