Né dans une famille nombreuse de Manuel Fernandez et Joaquina Sanchez, Aurelio Fernandez Sanchez avait grandi dans le quartier de Corredoria à Oviedo.
Lors de la grève gébérale de 1917, il avait fait partie d’un groupe de militants de l’UGT qui avaient refusé l’ordre de reprise du travail jusqu’à l’intervention de la troupe. Emprisonné, il était parvenu à s’évader lmais s’était blessé ce qui lui avait valu le surnom de El Cojo (le boiteux) et avait gagné la zone de Logroño, Saragosse puis Barcelone où il avait adhéré au syndicat CNT du métal où il allait rencontrer le compagnon Padro Mateu.
Dès 1922 Aurelio Fernandez Sanchez était membre du groupe d’action Los Solidarios aux côtés de J. Garcia Oliver, B. Durruti et J. Ascaso. Après le congrès anarchiste tenu en 1922 il avait été chargé de s’occuper des Comités antimilitaristes et devenait en 1923 l’un des responsables de leur Comité de relations.
Le 1er septembre 1923, il planifia et participa, avec son frère Ceferino, Adolfo Ballano, Eusebio Brau, Miguel García Vivancos, Gregorio Suberviola, Rafael Torres Escartín et Buenaventura Durruti au braquage de la Banque d’Espagne, à Gijón, dont le butin devait servir à acheter des armes et à aider les personnes arrêtées pour l’attentat contre le cardinal Soldevila (parmi lesquels se trouvait Francisco Ascaso).
Le 24 février 1924, pendant la dictature de Primo de Rivera, il était arrêté à Barcelone, condamné à plusieurs années de prison, mais parvenait, encore menotté, à s’échapper en novembre de la prison de Saragosse puis à passer en France.
Il vivait alors à Bagnolet où il travaillait comme ouvrier ajusteur et fut impliqué dans un complot pour tuer le roi Alphonse XIII ; il se cachait alors avec Garcia Oliver au Parc de Saint-Maur avec l’aide de M. Pérez, avant de partir pour la Belgique. Lors de son séjour en France, il aurait participé, selon la police, à un comité anarcho-syndicaliste qui se réunissait à Paris, 41 rue de Belleville, chez un certain Garin.
En 1926 il retournait en Espagne et était arrêté en décembre à Bilbao avec sa compagne Maria Luisa Tejedor pour sa participation au complot dit du pont de Vallecas. Libéré rapidement, il ne tardait pas à être à nouveau emprisonné et jugé à Oviedo en juin, puis en septembre 1927, à Pampelune en janvier 1928, et à Cartagène en 1930 où il était condamné à 23 ans de prison.
Libéré avec l’amnistie suivant la proclamation de la République en 1931, il participait alors à de nombreuses actions menées par la FAI et à la « gymnastique révolutionnaire » préconisée par J. Garcia Oliver. Il s’était alors intégré au groupe d’action Nosotros.
Début 1932 il était aux Asturies et participait comme délégué de la construction d’Oviedo au plenum régional tenu en février. Sa participation à l’insurrection de 1933 lui valait d’être condamné à 1 an de prison et d’être une nouvelle fois emprisonné à Burgos et à Valence.
Après sa libération il gagnait Barcelone où il allait travailler dans une usine textile. Fin 1934 il était melbre du Comité de défense régional de Catalogne. A la mi 1935 il fut arrêté avec Buenaventura Durruti, Francisco Ascaso, Antonio Ortiz et des centaines de militants anarchistes.
Dès le début du soulèvement franquiste de juillet 1936, et après avoir participé aux combats de rue avec les compagnons du groupe Nosotros, il était nommé délégué de la FAI au Comité central des milices antifascistes de Catalogne où, avec José Asens il organisait les patrouilles de contrôle et s’opposait à l’entrée des libertaires au gouvernement.
En septembre 1936 il était nommé secrétaire général de la Junte de sécurité intérieure de Catalogne, poste qu’il occupera jusquà la dissolution de la Junte en avril 1937. Le 20 septembre il avait participé à une réunion du Comité central des milices avec des indépendantistes marocains et s’était prononcé comme Garcia Oliver et Escorza (FAI) pour exiger du gouvernement de la République l’indépendence du Maroc espagnol.
Il devenait ensuite Conseiller à la santé publique et à l’assistance sociale du gouvernement de la Generalitat de Catalogne. Peu après il aurait été emprisonné sur pression des nationalistes basques et aurait été libéré sur intervention de Garcia Oliver.
Le 7 juillet 1937 avait été formée une Comision asesora politica (CAP) — destinée à contrôler tous débordements analogues aux affrontements de mai 1937 — composé de : Secrétariat général et section culturelle : Germinal Esgleas ; section de contrôle du syndicat et mouvement spécifique : Francisco Isgleas ; section information et contrôle politique : Dionisio Eroles ; section législation : José Corbella ; section de contrôle économique : Juan Arans ; section presse et propagande et politique internationale : Aurelio Fernández.
En août il avait été détenu sur pression de l’ERC qui l’accusait de divers attentats et fut libéré en janvier 1938.
En décembre 1937, il aurait été le secrétaire général de la CNT. En mai 1938 il était nommé membre du Comité exécutif du Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) comme représentant de la FAI.
Sa femme l’institutrice Violette Fernandez Saavedra, avec laquelle il s’était marié en 1934 à Barcelone, avait quitté l’Espagne à l’été 1938 pour prendre la direction de la colonie d’enfants évacués organosée à Colombes au 5 rue de la Gare.
Exilé en France avec Garcia Oliver, par le Perthus le 28 janvier 1939, lors de la Retirada, il figurait dès le 9 février sur une liste de militants recherchés par la Sureté nationale. Via Perpignan, Bourg-Madame et Toulouse, il avait rejoint sa compagne à Colombes où il fut arrêté le 14 février 1939 suite à ses antécédents judiciaires et fut assigné à résidence à Rennes dès le 16 février avec « interdiction de se rendre dans les camps d’espagnols », d’avoir une quelconque activité politique et obligation de pointer chaque matin au commissariat. Il était alors logé à l’hôtel Piré, rue du Champ de Mars.
Le compagnon Louis Lecoin tenta en vain à cette époque de pouvoir le faire revenir en région parisienne. Toutefois, dans une lettre du Minbistère de l’intérieur (18 mars 1939) et bien que qualifié de « très dangereux », il figurait sur une liste de 29 anarchistes espagnols, bénéficiant d’un sursis de 1 mois à 3 ans, autorisés à séjournéer à Paris ou dans le département de la Seine.
Dans une note du service des affaires de Sureté générale (3 octobre 1939) il était accusé de la responsabilité de plusieurs exécutions à Barcelone ce qui lui valait d’être surnommé « Le tueur de Barcelone ». La police, ne reculant devant aucune infamie l’accusait en outre — comme d’autres éminents militants du mouvement libertaire dont Dionisio Eroles, Alcon, Elizealde, Paulino Diez… — d’avoir été en Espagne « en relations suivies avec des agents de la Gestapo”).
Avant l’entrée des Allemands, il parvint avec sa compagne Violetta Fernandez à s’embarquer le 15 mai 1940 pour le Mexique où il allait soutenir la tendance (appelée Ponencia) de J. Garcia Oliver (1942) et devenir le secrétaire de cette tendance. Il se rapprochera ensuite des positions de la CNT dite apolitique et a été délégué aux congrès confédéraux tenu en 1961 à Limoges (congrès de réunification de la CNT), puis à Montpellier en 1965, avant de retourner au Mexique
Aurelio Fernandez Sanchez est mort à Puebla (Mexico) le 21 juillet 1974.