Dictionnaire international des militants anarchistes
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MENDOZA, Catalina “La CATA”
Née en Bolivie - FOL - La Paz (Bolivie)
Article mis en ligne le 8 mars 2020
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Catalina Mendoza était la sœur de José Mendoza qui sera l’un de secrétaires de la Féderacion obrera local (FOL).
Dans les années 1920 elle était avec Rosa Rodrigure l’animatrice du syndicat féminin des métiers divers de La Paz. En 1927 elle avait été l’une des co-organisatrices ave Nicolaza Ibañez, Susana Rada et Tomasita Paton de la Federación obrera femenina (FOF) comme section indépendante de l’organisation anarcho-syndicaliste Fderacion Obrera Local (FOL) fondée l’année précédente.

Surnommée La Cata, elle était reconnue par tous les syndicats de femmes comme la dirigeante naturelle de l’anarcho-feminisme bolivien où elle fut active des années 1920 aux années 1950.

Catalina parlait l’aymara, langue dans laquelle elle exerçait son militantisme en plus de l’utilisation de l’espagnol.
Elle n’avait jamais accepté de se marier et refusait également de porter une pièce d’identité, les considérant comme des contrats coercitifs du colonialisme. Son activisme lui valut d’être emprisonnée à de nombreuses reprises.

En 1929, après avoir participé à la Convention Nationale féminine convoquée par l’organisation bourgeoise « Ateneo Femenino » de La Paz avec laquelle elle avait polémiqué, elle, avait organisé une marche massive des femmes indigènes (cholas) qui s’ exprimaient en Aymara, et dénonçaient l’oppression des patronnes bourgeoises chez qui elles travaillaient.

Au sein du Syndicat des femmes s’étaient regroupées les ouvrières de différents domaines tels que domestiques, baby-sitters, vendeuses ambulantes de rue. Cette organisation par métiers et à caractère ethnique est une des caractéristiques de l’anarcho syndicalisme bolivien.

En 1936, Catalina avait refondu l’Union féminine des vendeuses de fleurs afin d’obtenir des postes légaux de ventes sur les marchés où des agents municipaux détruisaient ces postes et volaient la marchandise. Le syndicat, qui compta jusqu’à une centaine de membres, parvint à obtenir la reconnaissance de son activité artisanale.

Catalina avait également protégé et aidé à organiser les « voyageurs » ou bagayeras (contrebandiers) appelés « Voyageurs de l’Altiplano » : femes indigènes (cholas) transportant des marchandises du Pérou à La Paz en camions.

En tant qu’animatrice de la FOF, Catalina Mendoza avait également dirigé les manifestations de l’après-guerre du Chaco au cours de laquelle la Bolivie avait fait face à la famine, la pénurie et la spéculation au cours de la décennie de 1940 et dont les femmes étaient les principales victimes. Les manifestations se poursuivirent jusqu’en 1943 sur la Plaza Murillo de La Paz, où les ouvrières manifestèrent en Aymara, quechua et espagnol et où Catalina fut arrêtée et torturée à un tel point que son frère José, secrétaire général de la FOL, avait dû intervenir pour obtenir sa libération.

En 1944, lorsque la FOL avait éété réorganisée sous la direction de Petronila Infantes la compagne de José Mendoza, Catalina avait été chargée du secrétariat des procès verbaux des réunions.