Né près de Grodno dans une famille juive très pauvre, Nisan Farber (parfois orthographié Tarber) avait été très tôt orphelin de mère et avait été confié par son père, gardien de synagogue, à une société de charité. A l’âge de 10 ans, il avait quitté l’école et placé chez un boulanger où « il travaillait dix huit heures par jour dans une pièce sale et sans air sous les jurons de son maître » et où il consacrait à “les minutes volées à son labeur de forçat” à la lecture de la littérature révolutionnaire en yiddish. C’est lors d’un meeting du Bund qu’il rencontra des anarchistes et se joignit à eux.
Membre du groupe terroriste Chernoe Znamia (Drapeau noir), Nisan Farber, le 24 août 1904 blessait grièvement d’un coup de couteau sur les marches de la synagogue de Bialystok A. Kogan, un riche propriétaire qui avait embauché des briseurs de grève. A l’automne lors des manifestations de grévistes et chômeurs le groupe participait à l’expropriation de magasins d’alimentation pour venir en aide aux ouvriers affamés. Quelques jours plus tard le 6 octobre 1904, suite à l’intervention des cosaques qui avaient ouvert le feu et blessé une trentaine de personnes lors d’un meeting clandestin de plusieurs centaines d’ouvriers, Nisan Farber était tué par l’explosion de la bombe qu’il venait de lancer contre le quartier général de la police de Bialystok, tuant le sous commissaire et plusieurs agents.
Un texte intitulé Souvenirs ou Bon souvenir de N. Farber fut réédité en 1905 par les groupes anarchistes à Kiev et à Ekaterinoslav.