Fils d’un employé de commerce, Albert Andrieux fut de mai 1908 à octobre 1910 gérant de Germinal (Amiens, 391 numéros du 19 novembre 1904 au 27 juillet 1914) sous-titré Journal du peuple. Il exerça à nouveau cette fonction en février 1912 en remplacement de Louise Joly. Il joua un rôle actif au journal, publiant de nombreux articles de fond dans lesquels il exposait ou défendait les idées anarchistes. Ses activités journalistiques lui valurent d’être plusieurs fois poursuivi. Fin octobre 1908, suite à un article dénonçant "un galonné", il fut condamné par défait à 8 jour d prison et 100 francs d’amende. Arrêté préventivement en novembre 1910, pour un article sur la grève des cheminots paru dans Germinal , il fut accusé avec G. Bastien de “provocation au meurtre, incendie et provocations de militaires à la désobéissance, dans un but de propagande anarchiste”. Relâché peu après, il bénéficia d’un non-lieu.
Andrieux milita également en participant à des conférences, à des manifestations : meeting et défilé du 1er mai 1909 à Escarbotin (Somme), manifestation contre la vie chère, en octobre 1911, conférence contre la guerre, à Ailly-sur-Somme, en avril 1912, au cours de laquelle il exalta le drapeau rouge et conclut que tous les moyens étaient bons pour éviter la guerre.
Aux élections législatives de 1910, Andrieux fut candidat abstentionniste de la 2e circonscription d’Amiens ; il recueillit 32 voix. Cette même année, en juillet, il fut délégué du groupe d’Amiens " l’Union révolutionnaire ", au premier congrès départemental des révolutionnaires de la Somme.
Il collaborait également à plusieurs titres de la presse libertaire et syndicaliste révolutionnaire dont : Le Combat Social (Limoges, 35 numéros du 1er décembre 1907 au 21 mars 1909) sous-titré Organe révolutionnaire des syndicalistes, socialistes antiparlementaires et libertaires et dont le gérant était Jean Peyroux, Le Combat (Tourcoing, Lile, Roubaix, au moins 4 séries entre le 15 octobre 1905 et le 18 juillet 1914), L’avant-Garde (Lens, 44(?) numéros du 5 octobre 1913 au 2 août 1914), hebdomadaire syndicaliste révolutionnaire du Pas-de-Calais dont le gérant était François Henry, et Le Grand Soir (Arras, au moins 170 numéros du 20 mai 1911 à août 1914) qui était en quelque sorte une édition régionale de Germinal.
Andrieux était membre du groupe local de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) dont le secrétaire était Cappy.
A l’automne 1913 il avait été poursuivi pour un article antimilitariste paru dans Germinal.
En août 1914, en tant que rédacteur-gérant de Germinal, Albert Andrieux fut arrêté par la police. Inculpé sous les motifs d’association de malfaiteurs et d’apologie du meurtre (après l’assassinat de Sarajevo), il fut déféré devant le conseil de guerre de la 1re Région militaire à Limoges après dessaisissement de l’autorité civile, ainsi qu’un journaliste anarchiste du Pas-de-Calais, Georges Gillet. Incorporé il fut envoyé sur le front de la Marne où il fut tué le 9 octobre 1915.