Gino Fabbri avait participé à la résistance à Bologne et défendait une position radicale : la lutte armée ne devait pas être seulement une lutte de libération nationale, mais une lutte révolutionnaire pour l’établissement du communisme libertaire, position qu’il continuera à défendre, même après la guerre.
Il fut un des premiers à participer à la libération au groupe anarchiste reconstitué à Bologne, et dès 1945 il était membre de la FAI aux congrès de laquelle il a parfois été l’un des délégués de Bologne. Il était toujours armé d’un pistolet pour se défendre aussi bien contre la police que contre les nostalgiques du fascisme. Il fut membre du Comité de correspondance de la FAI en 1964 et en 1982.
Dans les années 1960-70 il fut très actif dans les groupes d’autodéfense du mouvement libertaire : membre de la Croix noire, du Comité Valpreda contre la stratégie d’État, du Comité de soutien aux détenus politiques et sociaux et du Comité de Défense Anarchiste (1977-1979). Il participera à Bologne à toutes les actions de résistance aux fascistes en 1960, 68-70, en août 1980 devant la Fiat… et souvent les armes à la main.
Au niveau syndical, il avait participé également aux tentatives de reconstruction de l’USI après la libération, puis apès avoir milité à la CGIL, prenait part à la formation des Comités Unitaires de Base (CUB) puis au début des années 1970 aux Conseils d’usines dont il sortira en 1975 après que ceux-ci aient été détournés par les partis politiques. Il participait alors dans son entreprise métallurgique la SASIB, aux premières formes d’autonomie ouvrière en participant à la constitution des Comités d’usines et territoriaux comprenant en leur sein des groupes spécifiques comme les Noyaux libertaires d’Usines.
Gino Fabbri, qui était très connu et estimé pour ses qualités humaines, est décédé à Bologne dans la nuit du 5 mars 1990.