Dictionnaire international des militants anarchistes
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ANCIAN, Jean-Baptiste
Né à Murs (canton de Belley) le 29 mars 1847 - Tisseur - Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 5 avril 2007
dernière modification le 7 mars 2024

par R.D.

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Marié, père d’un fils exerçant la profession de liseur de dessin, Jean Baptiste ANCIAN était tisseur ; il habita Grande-Rue de la Croix-Rousse, à Lyon (Rhône), puis rue Sainte-Marie et rue Coste.
L’itinéraire politique de ce tisseur de la Croix-Rousse, de même que son destin personnel résume assez l’évolution d’une partie des « canuts » à la fin du XIXe siècle.

D’abord chef d’atelier possédant deux métiers, il dut, après 1884, déposer son bilan et il devint ouvrier tisseur. Sa femme et son fils trouvèrent aussi un emploi à la Croix-Rousse.
Dès 1870, Ancian participa à la vie politique et s’affirma républicain. Le 3 septembre 1870, le conseil de guerre de Lyon le condamna à un an de prison pour sa participation à l’émeute dirigée par le notaire Lentillon. En 1874, il encourut une deuxième condamnation à 16 F. d’amende pour fraude électorale.

Ses opinions se radicalisèrent : de blanquiste il devint anarchiste. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1885, il fut arrêté avec un groupe de militants libertaires qui collaient, à la Croix-Rousse, un manifeste abstentionniste. Dès avant cette date, la police avait noté sa présence aux réunions tenues par les compagnons : il y prenait parfois la parole, comme le 21 mai 1883 pour protester contre la loi sur les récidivistes et réclamer l’abrogation de la loi de 1872 contre l’Internationale ou le 21 janvier 1884 pour défendre Cyvoct. Membre de la chambre syndicale des travailleurs réunis, il jouissait d’une certaine popularité dans les milieux ouvriers de son quartier et semble être à l’origine d’un article paru dans le Père Peinard (4-11 octobre 1891) sur les canuts.

C’est à son domicile, 8 grande rue de la Croix Rousse, qu’à partir du printemps 1886, se tenaient les réunions préparatoires à la création du journal communiste anarchiste La Lutte sociale (Lyon, 6 numéros du 28 août au 2 octobre 1886). Avant même la parution du numéro 1, son rédacteur principal et trésorier, Bordat, était arrêté et condamné le 30 août à quatre mois de prison et cinq ans d’interdiction de séjour “pour outrages à un commissaire de police dans l’exercice de ses fonctions.  » Il avait été remplacé à la rédaction par Montfouilloux.

Le 29 avril 1890, et le 30 avril 1892, la police, à la recherche d’explosifs, perquisitionna à son domicile. À la suite de la deuxième opération, il fut arrêté, comme 44 autres militants de la région et préventivement à la manifestation du 1er mai, fut inculpé pour "association de malfaiteurs" et ne fut relaxé que le 7 mai.

Il s’éloigna alors des groupes anarchistes et « s’amenda » assez pour que la police le raye, le 1er février 1898, de la liste des anarchistes soumis à la surveillance de l’administration.


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