Dictionnaire international des militants anarchistes
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FERRERO, Vincenzo “GIANNI” ; “UNO” ; “Il CUOCO”
Né le 29 janvier 1895 (ou 1885 ?) à Cocconato (Asti) – mort le 8 février 1985 - Cuisinier - Italie – San Francisco (Californie) – Windsor (Canada)
Article mis en ligne le 14 novembre 2018
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

C’est au tout début des années 1900 que Vicenzo Ferrero avait émigré aux États-Unis où il allait se stabiliser à San Francisco, travailler comme cuisinier et devenir un actif propagandiste du groupe anarchiste Libre Pensiero. Il s’occupa plus particulièrement de la récolte de fonds au profit des victimes politiques et de la distribution de la presse libertaire dans les milieux ouvriers d’origine italienne. Il organisa également diverses conférences, auxquelles participèrent parfois A. Borghi.

Il fut l’éditeur en juillet 1926 du numéro unique du journal La Scolta (San Francisco) puis à partir de juillet 1927 du mensuel L’Émancipaazione (San Francisco, juillet 1927 à octobre 1932), sous-titré Libertario del West. A l’occasion de l’exécution de Sacco et Vanzetti, il édita également un numéro unique de Golgota (San Francisco, 28 août 1927).

Lors de la grande crise 1929, sa maison fut toujours ouverte à de nombreux compagnons qui faisaient alors « la route » et qui trouvaient chez lui « un bon plat de spaghettis et une nuit de repos ».

En ce début des années 1930 il était fiché par le consulat italien de New York comme « le pire et plus dangereux élément des anarchistes résidant dans la région ».

Il fut arrêté à Oakland en avril 1934, où il travaillait dans un petit restaurant qui servait aussi de bureau au nouveau journal anarchiste Man !. Remis en liberté provisoire après une incarcération à Angel Island, il fut ensuite l’objet d’une mesure d’expulsion qui fut provisoirement suspendue après une intense campagne d’agitation de son Comité de Défense. L’arrêté d’expulsion fut alors remplacé par un avis de « départ volontaire pour un pays de son choix », mesure qui ne put être appliquée, le consulat d’Italie ayant refusé de lui délivrer un passeport. Ferrero, sur le conseil de ses avocats, gagna alors New York où un nouveau comité de défense fut organisé. Début décembre 1935, il y fut détenu quelque temps à Ellis Island, puis remis en liberté provisoire après le versement d’une caution.

Le 30 mars 1938, lors d’une comparution devant une commission d’enquête parlementaire sur les expulsions et déportations, il avait notamment déclaré : « Je crois que les droits de l’individu ne doivent pas être subordonnés à aucune forme de gouvernement. C’est ma pensée que chaque individu normal doit avoir l’absolue liberté de vivre sa propre vie selon la manière qu’il désire et que, les diverses lois existantes actuellement et tendant à restreindre sa manière de vivre et à donner forme à sa façon de penser, non seulement ne sont pas nécessaires mais sont aussi contraires au développement de l’être humain. Si cette pensée me classe comme un anarchiste, alors c’est que je dois l’être ».

A l’hiver 1939, après 5 années de luttes menées par le Comité de défense pour obtenir le droit d’asile, il fut finalement expulsé et gagna alors le Canada où il s’installa à Windsor (Ontario).

Ultérieurement il retourna aux États-Unis où il continua de militer jusqu’à son décès le 8 février 1985) à San José (Californie).


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