Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

JOLISSAINT, Charles-Albert

Né le 4 décembre 1851 à Beaucourt (Haut-Rhin) — Menuisier — Beaucourt (Territoire de Belfort) — Suisse
Article mis en ligne le 22 mai 2018
dernière modification le 7 janvier 2025

par Dominique Petit, R.D.

Né de parents suisses, Charles Jolissaint (orthographié également Jolisaint) était maître menuisier à Beaucourt. Il avait été condamné à plusieurs reprises pour violences, avait été abandonné par sa femme et avait été accusé sans preuves en 1885 d’avoir volontairement incendié sa maison.

Au début des années 1890 il était notamment en contact avec Ernest Marcot, l’un des diffuseurs du Père Peinard et l’ingénieur Auguste Sandoz poursuivi par la fabrique d’horlogerie Jappy pour le vol de certains procédés de fabrication.
Il avait regroupé autour de lui d’autres anarchistes comme Bouillon vétérinaire, Aristide Jodry et des ouvriers socialistes tels Ottenat Henri, ajusteur, Hofer Justin ou Dermineur Auguste comptable, Nicot qui tenait l’hôtel de Bourgogne, Charles Vergon, ancien visiteur aux usines Jappy, débitant et conseiller municipal, Paul Edmond Hubner dit Sabot, garçon boucher, Armand Bandelier, Pierre Edmond Mégnin et Paul Alfred Milbergue.

Il fut vraisemblablement l’auteur de plusieurs articles parus dans Le Père Peinard : « Amour ! amour ! — Patrons en rogne — Les jappeurs de Jappy ». Ce dernier article lui fut certainement fatal, en s’attaquant à de puissants employeurs : « Les exploiteurs Jappy sont en passe de devenir enragés. Ils ne se figuraient pas qu’on put jamais foutre leurs salopises en lumière… Eh bien, cré pétard, les Jappy auront beau mobiliser tous leurs lèche-fesses, ils ne m’empêcheront pas de gueuler qu’un chat est un chat et eux des exploiteurs ».
Les gérants de la maison Jappy portèrent plainte auprès du procureur de la république mais celui-ci ne donna pas suite estimant que la loi du 29 juillet 1881 n’assurait pas une répression sérieuse de semblable délits. Mais un autre moyen plus expéditif fut employé : Jolissaint, de nationalité suisse, fut expulsé par arrêté du préfet du Territoire de Belfort le 10 (ou 12) octobre 1893 et cette expulsion porta un coup fatal au groupe anarchiste en formation à Beaucourt.


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