Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SOUDEY, Edouard, Gustave, Jean

Né à Paris le 13 février 1863 — Garçon de café & cuisinier — Paris
Article mis en ligne le 11 novembre 2017
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Soudey était semble-t-il garçon de café. Au printemps 1887 il avait été interpellé la nuit en rentrant chez lui et avait refusé de décliner son identité, disant aux agents qu’il devait la connaitre. Au commissariat il refusa de répondre tant qu’il n’aurait pa vu un mandat d’arrestation. Après une perquisition que ne donna rien, il fut remis en liberté par non-lieu.

A partir de 1888, il fut chef à la Brasserie des Frites révolutionnaires, fondée par l’ancien communard Maxime Lisbonne.

En juillet 1888 il fut poursuivi semble-t-il pour une action contre les bureaux de placement lors de la campagne menée par la Chambre syndicale des hommes de peine. Ce même mois de juillet, lors d’une réunion à la Bourse du travail il avait proposé que des compagnons soient chargés de surveiller les agences de placement et de « dénoncer au syndicat tous les traitres qui s’y rendraient pour demander des places » ce qui obligerait à s’adresser à la chambre syndicale des hommes de peine ou de l’alimentation qui faisaient des placements gratuits et entrainerait la fermeture des bureaux de placement, les placeurs n’ayant plus de clientèle. Dans une autre réunion, lors de la grande grève ce même mois de juillet des ouvriers terrassiers, il avait insisté sur « Les sentiments de solidarité qui doivent animer les grévistes à l’égard de leurs frères étrangers » menacés d’expulsion par les autorités. Il avait également conseillé aux terrassiers, une fois l’augmentation de salaire obtenue, de recommencer la grève « pour faire avancer d’un pas encore l’idée révolutionnaire et en assurer à bref délai le triomphe définitif ». Le 2 août, lors d’une réunion de soutien aux grévistes tenue salle Gaucher, rue de la Montagne Sainte-Geneviève, il avait été avec Léon Roux, A. Crié et Boicervoise l’un des orateurs et avait appelé à la grève générale.

Le 5 août, avec notamment Gouzien et Espagnac, il s’était adressé à une centaine de garçons limonadiers réunis près du local de leur chambre syndicale, 85 rue de Cléry, et les avait incité à la grève générale et à l’action directe contre les bureaux de placement. Il avait alors été décidé de se rendre devant les cafés des boulevards « pour enlever les serviettes à ceux qui travaillent ». A la sortie “tumultueuse” de la réunion et après qu’aient été arrêtés Alphonse Bergeron, Georges Wevert (?) et Louis Sigal qui refusaient de circuler, un groupe de 500 individus s’était dirigé vers les boulevards où, par petits groupes ils avaient tenté de pénétrer dans diverses brasseries et, aux cris de « A bas les serviettes ! » avaient tenté de les arracher des mains des garçons qui travaillaient. Lors d’autres assemblées, il appelait à « arracher les enseignes des placeurs et, s’ils résistaient, à les assommer ».

En novembre suivant, suite à deux explosions contre des bureaux de placement, il fut une nouvelle fois arrêté ainsi que les compagnopns Espagnac, Lesplats, Mouvet, Louvet, Cochin, Leprince, Stadelmann, Ducron et Bivet avec lesquels il fut emprisonné à Mazas et avant de bénéficier d’un non-lieu. A cette époque il avait demeuré, semble-t-il sous le nom de Dubois, au 144 rue de la Tombe Issoire et était le secrétaire de la Ligue pour la suppression des bureaux de placement. Lors de son arrestation à la sortie des Frites révolutionnaires, il aurait déclaré aux agents : « Si vous m’aviez arrêter dans la cuisine… où je travaille, je vous aurais enfoncé mon couteau dans le ventre ». Lors de l’instruction il bénéficia du témoignage de Maxime Lisbonne qui déclara que Soudey travaillait toujours très tard aux cuisines et ne s’était jamais absenté, notamment la nuit des attentats.

Début 1889 il fut dénoncé par La Révolte pour s’être rallié au boulangisme. En novembre 1892 un indicateur signalait qu’il avait été menacé, traité de « mouchard » et expulsé d’une réunion anarchiste tenue rue de la Gaité.

Au début des années 1890 il demeurait 32 rue de l’Aude.


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