En décembre 1889 Giuseppe Locatelli avait été condamné à Milan à 10 mois de prison pour « délit de presse ». Dès sa libération et pour ne pas payer une amende il avait gagné Lugano en 1890, puis Zürich et la France avant de rentrer en Italie suite à une amnistie. Il était marié à Adele Erlotti.
En 1890 il résidait à Paris et était en étroite relations avec le compagnon Emile Hotz à Genève et chez lequel il avait été hébergé en septembre. Dans la capitale il était membre de la Ligue anarchiste cosmopolite dont le siège se trouvait 10 Passage des Rondonneaux.
Suite aux lois d’exception adoptées en Italie, il retournait à Lugano en 1894. Le 28 septembre 1894 il était l’objet d’un arrêté d’expulsion de France à lui « notifier en cas de découverte ». Le 11 décembre 1894 il était expulsé par décret fédéral pour le motif suivant : « vu le rapport du ministère public de la Confédération en date du 6 décembre 1894, duquel résultent les faits suivants : Giuseppe Locatelli, originaire de Milan, né en 1868, peintre-décorateur, qui réside depuis quelque temps à Lugano, où il est sans travail, est connu comme anarchiste dangereux et s’est, d’ailleurs, déclaré publiquement partisan de la propagande par le fait ; sur l’avis du ministère public de la Confédération et la proposition de son département de justice et police, en application de l’art. 70 de la constitution fédérale.… ».
Au printemps 1895 il était signalé à Zürich selon un indicateur. A la fin de l’année, selon un autre rapport, il cherchait à provoquer une grève générale dans le Tessin.