Au début des années 1890 Paul Bruneau était signalé comme « un jeune, très ardent, lié avec Martinet et Francis ». Il demeurait alors 72bis rue d’Angoulême et résida également 71 avenue Parmentier et 8 Quai de Jemmapes. Très assidu aux réunions, il aurait proposé en avril 1892 de faire empoisonner par une femme, Lhérot le dénonciateur de Ravachol.
Il s’agit sans doute du Bruneau qui, le 23 octobre 1892, avec une quarantaine de compagnons — dont Pichon, Guillot, Charbot, Rigollet, Bouttet, Guilmard, Quince, Porret et Baudelot — était allé perturber un meeting boulangiste tenu salle Favié et qui, le 9 mars 1893, avait participé à la “cavalcade anarchiste” en faveur de l’abstention, organisée Place de la République par Eugénie Collot (voir ce nom). A cette même époque il défendait dans les réunions l’idée de “reprise individuelle”.
En 1894 il demeurait 35 rue Meslay et avait été perquisitionné — la police avait saisi divers écrits et journaux anarchistes — et arrêté lors de la grande rafle du 19 février 1894.
Au printemps 1896 il était signalé dans les réunions au café Procope du groupe de la rue Mabillon avec notamment Vivier et Bard. Il demeurait alors 60 rue Sedaine dont à l’été il déménageait sans laisser d’adresse.
Il y a peut être identité avec le Bruneau qui, à l’été 1892, défendait la propagande par le fait aux réunions du Cercle anarchiste international à la salle Georget.
Il ne doit pas être confondu avec le cordonnier Amédée Bruneau, ce qui s’avère une tâche difficile, les indicateurs dans leurs rapports indiquant la participation de Bruneau à diverses manifestations sans préciser le prénom.