Louis Dubost était en 1909 le délégué à la propagande des ouvriers plâtriers-peintres de la Fédération départementale des syndicats ouvriers de l’Allier. Cette même année il avait été le fondateur avec Jules Vignes de l’organe régional La Torche (Moulins, 2 numéros de décembre 1909 à janvier 1910) titre proposé par Jules Vignes aiquel se rallièrent les compagnons qui le préfèrent au titre initial La Lumière proposé par Dubost. L’organe fut « d’abord polycopié sur gélatine avant d’être imprimé avec un tri de caractères usagés d’imprimerie achetés au prix du plomb, la brosse et le taquoir suppléant l’absence de rotative. Par la suite Vignes acquit une pédale pour titre La Torche, car on n’arrête pas le progrès » (cf. Léo Campion). Les premiers numéros parus courant octobre 1908 furent calligraphiés par Dubost qui avait suivi des cours de dessin. Les caractères d’imprimerie furent fournis par le compagnon typographe Charles Luquet qui assura également la formation (taquoir, brosse, composition) des autres compagnons.
Lors de l’affaire de la Bande à Bonnot, il avait été arrêté à Moulins où il travaillait alors comme peintre en bâtiment et avait été relâché après interogatoire.
Insoumis (en 1912 ?), Louis Dubost était condamné en 1917 par le conseil de guerre de Montpellier à un an de prison.
Devenu marchand forain dans les années 1920, il était en 1925 le secrétaire de l’Union des Usagers des Halles de Rouen, puis celui de la Fédération nationale des syndicats de marchands forains et ambulants.
Devenu franc-maçon en 1933, et militant de la Ligue Internationale des Combattants de la Paix (LICP), il fut aussi président de la section d’Elbeuf (Seine-Maritime) de la Ligue des Droits de l’homme. Entre les deux guerres il avait également collaboré sous la signature Picrate à La Feuille (Lyon, puis St Genis Laval), publiée par Jules Vignes entre 1917 et 1939.
Il s’attacha pendant l’occupation et après la guerre à la formation de militants dont le futur leader de la CGT-FO de Loire-Atlantique, Alexandre Hébert. Dans les années 1950-1960, L. Dubost collaborait à plusieurs titres de la presse libertaire dont Contre-courant de Louis Louvet, Cahiers de l’Humanisme libertaire de Gaston Leval, Ego (Marseille) de Pierre Jouventin et Liberté (Paris) de louis Lecoin. Le 30 mars 1966 il avait participé aux cotés de Louis Lecoin et de Stéphane Chatroussat à un meeting à Rouen, au cinéma Normandy, organisé par l’Union des groupes anarchistes de Normandie (UGAN) pour commémorer le 30e anniversaire de la révolution espagnole. Au cours du meeting, alors qu’il parlait du groupe Jules Durand du Havre dont il avait été l’un des animateurs, il avait dénoncé la collusion des staliniens et des nazis, ce qui lui avait valu d’être interrompu par ce qu’il appela “le coco provocateur” entraînant une bagarre au fond de la salle entre anarchistes et membres du Parti communiste. Lecoin, qui s’en excusa par la suite, avait été contraint de demander à Dubost d’abréger son discours.
Louis Dubost, que ses proches avaient coutume d’appeler “le père Émile” était membre de la loge Constance, Persévérance, Vérité du Grand Orient de France.
Louis Dubost est décédé à Catdebec les Elbeuf le 23 février 1987.