Membre du groupe révolutionnaire L’Avant Garde d’Amiens, François Paulet dit Fourdin, qui demeurait 5 rue des Cordeliers, y avait été nommé début août 1882 correspondant avec le journal anarchiste lyonnais L’Etendard révolutionnaire que le groupe avait décidé de diffuser “dans les campagnes de la Somme” tout comme Le Révolté et Le Tocsin.
En 1881, alors qu’i état trésorier du groupe et qu’il avait été calomnié par les guesdistes, il avait présenté sa démission au groupe qui l’avait refusée.
François Paulet avait été signalé dès juillet 1886 à Amiens où il avait provoqué des réunions anarchistes. A l’automne 1886 il était le responsable de a section ocale de la Ligue des antipatriotes. En mars 1888, avec entre autres Froidure, Honête, Jovené et Morel, il fut l’un des organisateurs de la soirée familiale de commémoration de la Commune. Il demeurait alors 10 rue Sylvius. Le 19 octobre 1888, il fut poursuivi avec Morel, Gaillard et Descamps pour avoir fait une conférence à Abbeville le 30 septembre précédent et fut condamné à 6 francs d’amende et 5 jours de contrainte par corps en cas de non paiement.
En août 1891, lors d’une conférence de Martinet à Amiens, la police avait rapporté que Paulet avait « applaudi à outrance ».
Comme une dizaine de compagnons d’Amiens et de nombreux autres tant à Paris qu’en province, il avait été arrêté le 22 avril 1892, préventivement à la manifestation du 1er mai, pour « association de malfaiteurs ». Selon la police il participait à toutes les réunions où il prenait rarement la parole mais se montrait partisan de méthodes violentes. Au début des années 1890 il fut, avec Besset, l’un des animateurs de la grève des cordonniers au cours de laquelle il fut souvent l’orateur des réunions. Il recevait fréquemment de Londres des colis de brochures (En Russie, Réponse aux fusilleurs, etc) ou de placards (Les Dynamitards aux panamitards par exemple) et était le correspondant local de La Révolte. Après la grève générale du 30 mai 1893, il fut embauché à la manufacture de chaussure ouvrière. En octobre- novembre 1893, il ne participa toutefois pas à la grève des teinturiers, mais, le 21 novembre, comme plusieurs autres militants d’Amiens, il fut l’objet d’une perquisition à son domicile 20 rue Guidé.
Le 1er janvier 1894, lors des rafles suivant l’attentat de Vaillant à la Chambre des députés et comme une trentaine d’autres compagnons de la région, son domicile, 58 route d’Albert, avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi un très grand nombre de journaux anarchistes — dont Le Révolté, La Révolte, L’Etendard, La Lutte, L’Hydre anarchiste, Le Droit anarchique, L’Alarme, L’Agitateur, La Lutte sociale, Le Père Peinard —, des dizaines de brochures socialistes et anarchistes, 19 lettres de Sébastien Faure datant de 1891 et quelques lettres d’autres compagnons dont Vaillant.