Sonya Farber, dont le frère était militant et l’imprimeur de la presse sociale démocrate de Kiev, avait participé en tant qu’agent de liaison à la révolution de 1905. L’année suivante elle émigrait aux États-Unis, s’installait à New York où elle trouvait un travail de couturière et participait à divers meetings socialistes. Suite à la lecture du journal anarchiste Yiddish Fraye Arbeter Shtime que lui avait prêté un de ses cousins sioniste, elle commença à fréquenter les réunions du groupe et à militer au syndicat international des ouvriers du vêtement féminin (International ladies Garment workers union — ILGWU) dont l’une des principales animatrices était la compagne Rose Pesotta.
C’est en 1919 qu’elle avait rencontré son mari, Simon Farber, qui renforça ses convictions anarchistes et était membre de la rédaction du Fraye Arbeter Shtime et de l’organe en yiddish de l’ILGWU Gerelhtikay (Justice) auquel Sonya collaborait également. En 1920 ils allèrent s’installer à la colonie libertaire de Stelton où ils construisirent leur propre maison et où Simon était l’un des responsables de la colonie avec notamment Joseph Cohen, Harry Kelly et Leonard Abbot et où leurs enfants allaient à l’école Ferrer.
En 1924 le couple alla s’installer à la colonie libertaire de Mohegan où ils allaient rester jusqu’en 1928 où ils suivirent Harry Kelly à la colonie de Croton. Revenus à Mohegan, ils participèrent ensuite au début des années 1930 à la colonie Sunrise (Michigan) où vivaient environ 350 familles dont une centaine d’anarchistes, la grande majorité d’origine juive avec quelques italiens.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle fut l’une des animatrices du Libertarian Book club fondé en 1945.
Au début des années 1970, Sonya Farber, qui se définissait toujours comme anarcho-syndicaliste, était toujours membre de la rédaction du Fraye Arbeter Shtime. Elle est décédée à New York en 1983.