Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BERARD, Adolphe

Né le 26 septembre 1841 à Paris 5 — Ebéniste — Paris
Article mis en ligne le 1er juillet 2014
dernière modification le 4 mars 2025

par ps
Adolphe Berard

Adolphe Bérard, qui demeurait alors 123 Faubourg Saint Honoré, était membre en janvier 1882 du groupe de propagande anarchiste de Paris dont faisaient entre autres partie Émile Gautier, Courapied, Gallois, Thomachot et Vaillat. Ce groupe avait pour but de publier à intervalles réguliers — tous les mois si c’était possible — et dans toutes les occasions qui paraîtraient propices, des placards, des affiches, des brochures, des manifestes où seraient exposées les théories anarchistes. Le groupe envoya une circulaire à tous les groupes anarchistes de France, pour solliciter des fonds afin de pouvoir réaliser son projet.
Il était également membre du groupe La Sentinelle révolutionnaire du XVIIIe arrondissement auquel adhérait également L.ouis Bérard (son frère ?).

En juin 1882 il avait déménagé 2 rue Germain Pilon où avec deux ouvriers, il tenait un local au rez-de-chaussée, comprenant une boutique atelier et une arrière boutique.
Le 2 novembre 1882 il y avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi une centaine d’exemplaires du Manifeste révolutionnaire Aux travailleurs, plusieurs lettres d’Emile Gautier, deux niméros deLe Révolté, deux exemplaires de la chanson Le Drapeau rouge, deux exemplaires de la brochure La loi et l’autorité et un placard intitulé Adresse aux nihilistes de Russie. Puis la police s’était rendu à son logement, 3 Boulevard de Clichy, où rien n’avait été trouvé. (cf. rapoort de la perquisition in Archives anarchistes)

Le 23 janvier 1883 à la salle Rivoli (104 rue Saint-Antoine), Bérard avait été aux cotés de Louise Michel, l’un des orateurs d’une réunion au profit des familles des condamnés du procès des 66 à Lyon (voir Toussaint Bordat), où il avait notamment déclaré que « ce n’était pas de gaieté de cœur que les anarchistes se serviront de la dynamite pour régénérer la société, c’est parce qu’ils sont convaincus, et que l’expérience est là pour leur démontrer que la révolution ne peut se faire que par la force. »

Demeurant 2 rue Germain Pilon (XVIIIe), il était le rédacteur de la revue Le Glaneur anarchiste (Paris, au moins 2 numéros en janvier et mai 1885) dont le gérant était N. Vignon et qui aurait eu une première série en 1884. Bérard fit partie des signataires du manifeste « Les fondateurs de Terre et liberté aux anarchistes » paru dans le n° 12 du 10 janvier 1885 du journal, pour dénoncer les calomnies affirmant que le périodique avait été fondé avec l’argent de la police. Le manifeste accusait Jules Guesde de diffuser ces fausses informations.

En juin 1885, suite à une lettre de Gaurhier reprochant aux compagnions de ne pas avoir réalisé l’attentat prévu lors de l’enterrement de Victor Hugo au Panthéon, Bérard avait répondu : "Compagnons, vous connaissez toutes les précautions qui avaient été prises par la police pour nous empêcher d’agir. Vous saviez que nous étions résolus à répondre à coups de revolver aux provocations policières et que les députés nous auraient plus spécialement servis de cible.

Mais au dernier moment, nous avons dû ajourner nos projets, non point que nous eussions peur, comme vous l’insinuez, mais parce que nous avions reconnu l’impossibilité matérielle de mettre notre plan à exécution avec quelques chanses de succès.

Soyez persuadés qu’il sera fait un exemple au moins, avant peur.

Puisque nous ne pouvons agir en masse, sasn avoir aussitôt sur le dos une nuée d’argousins et de municipaux, nous avons décidé dans notre dernière réunion d’agir isolément et de profiter de toute les occasions.

L’important, pour le moment, est de paraître dormir, pour frapper plus sûrement l’instant venu." (cf. lettre du 25 juin 1885).

Il fut fiché comme anarchiste en mars 1894.

Au début des années 1900 il allait parfois sur la commune de la Chapelle sur Crécy (Seine-et-Marne) où il était propriétaire d’une maison et où son attitude ne donnait lieu à aucune critique. Toutefois le commissaire, considérant que son domicile principal était à Paris, laissait à la Préfecture de police le soin de le radier ou non des listes d’anarchistes.


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