José Silvestre Granell, qui résidait depuis l’enfance à Barcelone, avait adhéré très jeune au syndicat manufacturier, section des ouvriers cylindreurs — qui adhéra à la CNT en 1918 — dont il allait être l’un des animateurs et l’un des plus actifs propagandistes anarchistes du quartier de Pueblo Nuevo (Barcelone). Sa participation aux comités de grève et au comité Pro-presos, lui valut de nombreux emprisonnements.
Il était également un amoureux du théâtre et sous le surnom de Sciutti fut le responsable de divers groupes artistiques des quartiers ouvriers et participa aux centres rationalistes de La Farigola et de Clot.
Déporté à Reus à l’époque des pistoleros du syndicat libre au service d’Anido et d’Arlegui, il échappa à l’application de la « loi de fuite » grâce à sa compagne qui était venue le chercher avec leur fille Conchita à peine âgée de un an, à la sortie de la prison. Il fut, pendant la dictature de Primo de Rivera le concierge du syndicat manufacturier — il travaillait alors comme ouvrier chauffagiste — avant de devoir s’exiler en France où il allait notamment travailler comme docker et surtout comme mineur à Alès (Gard). Il organisa semble-t-il à cette époque de nombreux actes de solidarité en faveur des prisonniers.
Revenu en Espagne, sans doute lors de la proclamation de la République, il fut pendant la guerre et la révolution le président du syndicat manufacturier CNT de Barcelone.
Passé en France lors de la Retirada, il parvint à s’embarquer sur le navire Mexique à destination de Mexico. Puis dans les années 1950 il s’installa à Caracas où il fut en 1958 le secrétaire à la propagande de la Solidarité internationale antifasciste (SIA). Travaillant comme concierge du Centre catalan de Caracas, il anima dans les années 1960 une émission radiophonique en catalan qui lui valut une certaine renommée. En 1966, un hommage lui fut rendu par la CNT en exil à Caracas.
José Silvestre Granell est décédé à Caracas en 1969.