Frère de Théophile Ferré dont il fut le secrétaire sous la Commune en même temps que capitaine au 76e bataillon fédéré, Hippolyte Ferré avait été arrêté après la défaite de la Commune, aurait été interné à Sainte-Anne, puis relâché. Il se réfugia alors en Suisse. Par contumace, le 16e conseil de guerre le condamna, en mai 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Réfugié à Zürich où il se maria, puis à La Chaux-de-Fonds, Hippolyte Ferré, qui se faisait alors appeler Henri, gagna sa vie comme tapissier et milita dans les rangs de l’internationale antiautoritaire Il assista aux congrès de la Fédération jurassienne et fut notamment secrétaire du congrès tenu à la Chaux-de-Fonds, les 6 et 7 avril 1874. Une Fédération française de l’AIT se constitua en 1877, et Ferré fit partie de son conseil avec Alerini, Dumartheray, Jeallot et Pindy, ce dernier remplissant les fonctions de secrétaire-correspondant.
Il s’agit vraisemblablement du H. Ferré qui, en novembre 1884 fut avec Tony Graillat, Hemery Dufoug et Constant Martin, l’un des anarchistes membres du jury d’honneur formé par des représentants des divers courants révolutionnaires pour juger Druelle dit Sabin accusé d’être un mouchard par le journal Le Cri du peuple, accusation confirmée par le jury le 27 novembre. ; puis du H. Ferré qui, en septembre 1885, figurait sur une liste révolutionnaire présentée à Paris par Lissagaray et qui dans une lettre, datée du 28 septembre, avait écrit à ce dernier : « Je vois dans La Bataille de ce jour mon nom figurer sur votre liste révolutionnaire. Vous n’ignorez pourtant pas que je suis anarchiste et qu’en cette qualité accepter une candidature, serait renier mes convictions intimes et mentir à toutes mes déclarations publiques. Convaincu de l’impuissance absolue du parlementarisme pour résoudre les questions sociales, je suis un de ceux qui pensent que la masse ouvrière devrait, de plus en plus, déserter les urnes électorales et réunir tous ses efforts sur le terrain économique » (cf. Ni Dieu Ni Maître, Bruxelles).
Vers l’automne 1885 il était le secrétaire de la Commission des détenus politiques.
Dans une note de police du 20 mai 1887 — où il était qualifié de « aussi sectaire et aussi foncièrement méchant que son défunt père » — il était considéré comme l’un « des anarchistes sérieux » de la région parisienne avec notamment Louiche, Murjas, Ricois Martin et Deherme. Il aurait été membre du groupe Le Combat dont faisaient également partie Louiche, Tortelier et Gallais entre autres. Il aurait également participé au groupe de Levallois-Perret avec Pélissier, Hoffmann et Ferrière.
Hippolyte Ferré fut trésorier de la Société fraternelle des anciens combattants de la Commune fondée en 1889. En 1892 il demeurait 54 rue Frazillan, puis 2 rue Launois à Levallois, était toujours signalé comme anarchiste par la police qui notait qu’il « se tiendrait tranquille depuis quelque temps »
Il est mort à Paris en 1913.