Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MENESSIER (ou MENNESSIER), Henri, Alcide

Né le 20 octobre 1861 à Boncourt (Aisne) — Tisseur — Boult-sur-Suippe (Marne)
Article mis en ligne le 30 janvier 2014
dernière modification le 7 janvier 2025

par Dominique Petit, ps

Henri Menessier, qui avait été condamné à trois reprises pour braconnage et qui était tisseur à domicile, militait à la fin des années 1880 à Boult-sur-Suippe où selon la police il menait une active propagande auprès des jeunes gens qu’il réunissait le soir et lors de rassemblements de la société de gymnastique. Il était en contact avec le groupe anarchiste de Reims et était soupçonné d’être l’auteur de divers placards apposés à Bazancourt et à Boult. Lors d’une perquisition à son domicile le 22 avril 1892, les gendarmes avaient découvert un poignard, une bouteille d’acide nitrique et deux bouteilles d’acide sulfurique « dont il ne put justifier la provenance ». Il avait alors été inculpé d’« association de malfaiteurs » avant d’être remis en liberté.

Le 1er janvier 1894 il avait été de nouveau perquisitionné et la police n’avait saisi que quelques exemplaires du Père Peinard et de La Révolte. Le 14 février 1894, suspecté de se livre à la fabrication de substances explosives, il fut l’objet d’une nouvelle perquisition où avait été saisis diverses brochures, journaux (Le Père Peinard, Le Coup de feu), affiches, chansons et « un livre mémoire contenant plusieurs alphabets devant servir à la correspondance chiffrée » et qui pourrait être utilisé pour établir son appartenance à une association de malfaiteurs. Lors de son interrogatoire Menessier avait déclaré : « J’ai étudié le socialisme de même que l’anarchie comme j’ai pu étudier l’histoire de France ou le catéchisme, pour m’instruire. J’étudie pour connaître, mais je ne discute ni les théories, ni les faits, je ne commente rien, je cherche à connaître tout ce qui me parait intéressant. » Il était à cette époque marié et père de deux enfants.

Le 5 novembre 1894, dans un rapport la police regrettait que lui ait été confié la diffusion pour la région de Isles-sur-Suippe — Bazancourt — Pontfaverger du Petit journal, ce qui allait lui permettre de reprendre des contacts « qu’une surveillance particulière avait sensiblement enrayé ». Le 14 novembre suivant le préfet lui avait retiré l’autorisation de vendre ce journal.

Il fut rayé en 1902 du contrôle des anarchistes.


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