Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

VELLA, Randolfo

Né le 20 avril 1893 à Grotte (Agrigento) — mort le 13 novembre 1963 — Photographe ambulant ; représentant de commerce — Italie — Genève (Suisse) — Annemasse (Haute-Savoie) — Espagne —
Article mis en ligne le 22 septembre 2013
dernière modification le 23 juillet 2024

par ps

Randolfo Vella avait été arrêté en 1927 avec ses frères Diego et Dante suspectés de détention d’explosifs. Remis en liberté, il émigrait clandestinement en Suisse en 1927 où il était rejoint l’année suivante à Lugano puis à Genève par une quinzaine de membres de la famille (frères, sœurs, cousins…). Avec l’aide de l’éditeur Carlo Venza et la collaboration de Camillo Berneri, la tribu des Vella fondait alors la revue mensuelle antifasciste Vogliamo ! (Biasca — Annemasse — Lugano, 1er août 1929 à janvier 1931) destinée à lutter contre la pénétration fasciste en Italie et particulièrement dans le Tessin. La revue dont Randolfo Vella était le directeur fut transférée en juillet 1930 à Annemasse (Haute-Savoie) où Vella avait trouvé un emploi, avant de revenir à Lugano début 1931.

A cette même époque les Vella collaboraient à la presse anarchiste internationale notamment au Risveglio de L. Bertoni en Suisse et à L’Adunata dei reffratari de New York. En août 1930 ils furent l’objet d’une violente polémique avec les staliniens qui dans le journal Falce e martelo (Lugano), les avaient accusés d’être « des espions fascistes », polémique qui se termina par la victoire des Vella devant les tribunaux.

En 1932 Randolfo Vella publia la brochure Pre-anarchia sur l’organisation de la société après la révolution et qui entraîna des polémiques dans le mouvement, certains, notamment dans le courant anti-organsationnel lui reprochant d’être proche de la Plateforme d’Archinov. Cette brochure influença vraisemblablement le congrès anarchiste italien tenu à Puteaux les 11-12 novembre 1933 où fut fondée la Federazione anarchici dei Profughi italiani (FAPI) puis le congrès tenu à Chambéry le 20 décembre 1934 et dont Randolfo Vella fut le président.

Dans les années qui suivirent il résida et circula entre Cannes, Grenoble, Chambéry et la Suisse et joua un rôle de premier plan dans l’exil italien. Il fut à plusieurs reprises délégué aux congrès de la Ligue italienne des droits de l’homme (en octobre 1933 à Bordeaux, en 1934 à Grenoble avec son frère Giuseppe et L. Bertoni).

Fin août 1936 il partait pour l’Espagne et s’enrôlait dans la Colonne Ascaso. Revenu en France en février 1937, après que son frère Dante l’ait remplacé au front, il s’installait à Annemasse. Il figurait en 1937 sur une liste intitulées « Menées terroristes » établie par la Sûreté française. Il rentrait en Italie pour pour raisons de santé au printemps 1940.

Après la chute du régime fascisme en septembre 1943, il participa à la Résistance et participa à de nombreuses réunions et congrès dans toute l’Italie. Il présida également le congrès régional de formation de la Fédération anarchiste communiste libertaire de Haute Italie (FACLAI) avec A. Failla et U. Fedeli et collabora à Umanità nova et Il Libertario. Puis il s’installa à Vérone où il fut rejoint par son frère Antonio et où il devait décéder le 13 novembre 1963.


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