Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MARPAUX, Edmond « AUBIN »

Né le 17 octobre 1866 à Fraisans (Jura) — tué au bagne le 22 octobre 1894 — Estampeur sur métaux — Paris — Guyane
Article mis en ligne le 1er mars 2013
dernière modification le 5 août 2024

par ps

Un rapport de police présentait Marpaux comme un « hâbleur », mais, ajoutait le rapport : « On le dit toutefois sobre et bon travailleur. »

Edmond Marpaux, qui était le secrétaire du syndicat des ouvriers tôliers, assistait aux réunions anarchistes organisées dans les Ve et XIIIe arr. de Paris à la salle Messiez 127 rue Mouffetard ainsi qu’à Montmartre. Le 18 août 1893, il fut arrêté pour avoir crié : « Vive l’anarchie ! » devant un gardien de la paix qui arrachait des affiches ayant pour titre Le Père Peinard au Populo que lui, Marpaux avait apposées le matin même près de la mairie du IIIe arr. Il fut relâché.

En septembre, il assista à une réunion dont le but était de reconstituer la Ligue des antipatriotes fondée en 1886 et animée notamment par Tortelier, Tennevin, O. Jahn, etc.

Le 29 novembre 1893, ce fut l’affaire du bureau de poste de la rue Étienne-Dolet, XXe arr. Un certain Poulain, garçon de laboratoire de pharmacie, soupçonné d’un vol commis rue de Chaillot le 14 octobre et auquel Marpaux et un nommé Marchand avaient pris part, se faisait adresser, par prudence, son courrier poste restante, bureau de la rue Étienne-Dolet. Ce jour-là, Marpaux, que ses complices accompagnaient, se chargea, devant les hésitations de Poulain, de retirer la correspondance. Deux agents tentèrent de l’arrêter. Au cours de la lutte, le sous-brigadier Colson fut grièvement blessé d’un coup de couteau. Marpaux, arrêté, déclara se nommer Duval ; on trouva sur lui l’adresse d’une blanchisseuse qui était sa sœur et c’est ainsi qu’il fut identifié. Le sous-brigadier Colson devait décéder à l’hôpital.
Les fortes présomptions de meurtre qui pesaient sur Marpaux le conduisirent devant la cour d’assises de la Seine, le 27 février 1894. Défendu par Me Demange, il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité et envoyé au bagne de Cayenne

Marpaux (matricule 26.364) fut tué, le 22 octobre 1894 à 5 heures et demie du matin, lors d’une révolte de forçats des îles du Salut commencée la veille et dans laquelle furent également tués plusieurs anarchistes dont F. Briens, Léauthier, Meyrueis, Lebeau, Mazargil, Chevenet, Simon dit Biscuit et Thiervoz.

Clément Duval, qui l’avait croisé à son arrivée à l’île Royale, le décrivit comme « un fort gaillard, bon type, bien décodé à tout pour sortir de cet enfer… très expansif… très courageux ».


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