Issue d’une famille de professeurs, Eliane Vincileoni, qui était d’origine corse et dont un oncle après avoir participé à la Résistance avait été maire d’Ajjacio et député communiste de l’île, s’était installée à Milan à la fin des années 1950. Elle s’y engagea alors dans le soutien à la résistance antifranquiste où elle fut notoirement liée à Cipriano Mera.
Elle fut l’une des rédactrices de la revue Materialismo e liberta (7 numéros de 1963 à 1967) et participa à la publication en italien d’Étatisme et anarchie de Bakounine (Feltrinelli, 1968). En 1969, lors de la répression anti anarchiste, avec son compagnon Giovanni Corradini et plusieurs autres militants anarchistes — Braschi, Faccioli, Pulsinelli —, elle fut emprisonnée plusieurs mois. Ils avaient tous été accusés arbitrairement d’avoir commis le 25 avril un attentat à la foire de Milan, alors qu’elle était « avant tout une humaniste opposée à la violence et au terrorisme ». En solidarité le compagnon Michelino Camiolo avait déclenché une grève de la faim sur les marches du Palais de justice de Milan. Tous furent finalement acquittés.
Eliane Vincileoni, profondément attachée à ses racines corses, est décédée à Milan le 10 octobre 1989 d’une tumeur en phase terminale.