Émigré encore enfant au Brésil, Giacomo Bottino était revenu en 1919 en Italie où il s’installa à Formia et trouva un travail d’ouvrier stucateur. C’est en 1921, lors d’une réunion à Rome chez E. Malatesta, qu’il rencontra sa future compagne, Ida Scarselli qui était alors recherchée par la police pour avoir participé avec ses frères et sœurs (Ferrucio, Egisto, Oscar, Tito, Ines, Leda), tous anarchistes, à un affrontement armé avec les fascistes le 28 février 1921 à Certaldo (Florence ?).
En avril 1922 Bottino était arrêté à Rome en train de distribuer des tracts et de la propagande anarchiste à des militaires et était inculpé d’incitation à la désertion et à la désobéissance. Pour échapper à la pression policière, il gagnait alors Messine où le 13 février 1927 il était arrêté, accusé d’appartenir à une organisation subversive et était condamné à 5 ans d’isolement à Lipari et Ponza. Pendant son internement il épousa sa compagne Ida. Libéré le 14 février 1932, il fut ensuite assigné à résidence à Paola où il eut le plus grand mal à trouver du travail, fut l’objet de pressions et menaces des fascistes locaux et emprisonné un mois pour « menaces contre le commissaire ».
Le 27 mars 1939 Bottino, sa femme et de nombreux autres antifascistes calabrais furent arrêtés deux jours avant la visite de Mussolini et emprisonnés quelques jours.
Dès la chute du fascisme, Bottino reprit son militantisme et les 10-11 septembre 1944 participait à la réunion tenue à Naples par les groupes anarchistes de l’Italie libérée. Le 6 mai 1945, avec Nino Malara et Stefano Vatteroni, il participait à la réunion tenue à Rome par la Féderazione Comunista Libertaria (FCL) Laziale. Puis, du 15 au 19 septembre 1945, en tant que délégué du groupe Pietro Gori de Paola, il participait avec les délégués calabrais Nino Malara et Luigi Sofra au congrès national tenu à Carrare où fut fondée la FAI. Le 1er mai 1946 il fut chargé avec sa compagne et son fils Germinal, de porter le drapeau rouge et noir lors de la manifestation à Cosenza.
Puis la famille Bottino s’embarqua en janvier 1947 pour le Brésil où elle allait s’installer à Niteroi. Pendant la dictature militaire, il fut l’objet d’une menace de mort par un provocateur qui le dénonça ensuite aux militaires. Deux jours après une réunion anarchiste tenue à son doomicile, Giacomo Bottino fut interrogé, mais son expérience en Italie lui permit de s’en tirer sans graves conséquences. Mais le 14 septembre 1970, lors d’une querelle de voisinage, l’un de ses voisins le tuait d’un coup de révolver. G. Bottino était le père de trois enfants, Scintilla, Germinal et Spartaco.