Dictionnaire international des militants anarchistes
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LEVEZAN (ou LAVEZAN), Georges
Né le 19 (ou 29) mars 1869 à Bacau (Roumanie) - Professeur en mathématiques - Paris – Zürich & Genève - Bruxelles
Article mis en ligne le 27 septembre 2012
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.
Georges Levezan

Issu d’une bonne famille roumaine, Georges Levezan (ou Lavezan) était arriv" à Paris vers 1887 pour y étudier les mathématiques. A Paris, où il résida 49 rue Censier (Ve), il fonda un groupe international d’étudiants anarchistes et rédigea un Manifeste adressé aux étudiants du monde entier. Il collabora sans doute au journal anarchiste roumain Razvatirea (Révolte) édité en 1888 à Paris, 15 rue Bertholet (Ve). Début 1889, alors qu’il allait en Roumanie pour y visiter sa famille, il fut arrêté à la frontière suisse- autrichienne pour avoir été trouvé porteur d’une collection du Révolté et de La Révolte. Il fut relâché peu après, la police autrichienne ayant reçu la confirmation qu’il était le fils d’un député roumain.

Arrêté sous l’inculpation "d’encouragement à un attroupement" pour l’édition d’un manifeste aux étudiants, il fut expulsé de France par arrêté du 28 mai 1890. Dans une lettre publiée par La Révolte (14 juin 1890), il fit le récit suivant de cette expulsion : “… Lundi … nous avons quitté le dépôt, dans une voiture, liés deux par deux avec les menottes ; j’étais avec le compagnon Consorti. Arrivés à la gare du Nord, nous quittons la voiture pour embarquer dans un wagon cellulaire. Sitôt les portes closes, on nous défit les menottes et on nous place dans les cellules ; à peine si on y pouvait bouger : c’est là que nous sommes restés depuis le lundi soir jusqu’au mercredi matin !… Nous quittons donc le train mercredi matin, et liés de nouveau deux par deux par des menottes, nous traversons la ville à pied pour nous rendre à la gendarmerie de Tourcoing où nous restons arrêtés trois heures et demie, et, puis de nouveau avec les chaînes, et accompagnés d’un gendarme et d’un brigadier, nous allons à la frontière de la Belgique… on nous met entre les mains des gendarmes belges… On nous fait subir un interrogatoire [chez un marchand de vin] ; les belges ont le droit d’entrer en Belgique, mais les "étrangers" sont refoulés en France. De sorte qu’aucun pays ne voulait de nous, il nous restait alors la ligne neutre, si toutefois les gendarmes nous avait permis d’y rester. Mais la solution de ce problème est difficile, les gendarmes belges eux-mêmes nous la donnent : d’entrer en Belgique par un autre chemin, au risque d’être pincés par d’autres gendarmes. L’après midi, les gendarmes prirent leurs carabines, ils nous conduisent deux pas en disant d’un ton solennel : Voici la France où vous devez entrer et ils retournent chez le marchand de vin. Nous prenons une autre route pour aller à Moucron, c’est là que nous avons pris le chemin de fer pour Bruxelles où je suis arrivé hier soir…”.

Levezan se réfugia ensuite à Genève en Suisse. Son nom figurait alors sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de « surveillance aux frontières ». A Genève il participa à plusieurs assemblées, notamment en novembre 1890. Il fut par la suite enseignant en mathématiques à Genève. A l’été 1891 il fut expulsé de Belgique comme une quinzaine d’autres anarchistes dont Merlino et Weil. En janvier 1894, son nom figurait sur une liste de correspondants de journaux anarchistes établie par la police française.


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