Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SERRE, Auguste « Le Sergent »

Né le 13 octobre 1856 à Annonay (Ardèche) — ouvrier mégissier — Chaumont (Haute-Marne)
Article mis en ligne le 10 août 2012
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.
Auguste Serre

De tendance libertaire Auguste Serre dit Le sergent, ouvrier mégissier à la ganterie Tréfousse à Chaumont (Haute-Marne) et demeurant 16 rue de la Gendarmerie, joua un rôle actif tant dans son syndicat de mégissiers dits « de rivière » qu’à la Bourse du Travail dont il fut un des dirigeants jusqu’au 20 février 1895, date à laquelle il fut évincé du Comité directeur comme tous ses camarades anarchistes.
Il était le secrétaire du groupe anarchiste de Chaumont fondé en 1891 par Marie Eugène Bresson et dont faisaient entre autres poartie Nicolas, Serre, Humblot et Montfils (ou Monfils).

En tant que militant anarchiste, et comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut arrêté fin avril 1892 à Chaumont avec notamment Rodach, Nicolas, et Monfils, préventivement à la manifestation du 1er mai et emprisonné quelques jours. Lors de la perquisition à son domicile avaient été saisi 24 numéros du Père Peinard et de La Révolte, quelques brochures anarchistes et une lettre signée Louis, sans doute Louis Maury de Troyes qui était venu faire une conférence à Chaumont avec Rodach. Selon la police il était alors l’un des correspondants locaux avec Bresson de La Révolte et du Père Peinard. Il fut remis en liberté le 11 mai et bénéficera d’un non-lieu en mai 1892.

Son nom figurait sur un carnet d’adresses saisi en mai 1892 lors d’une perquisition chez Sébastien Faure à Marseille.

Le 18 janvier 1894, après l’attentat commis par A. Vaillant, il fut inculpé d’association de malfaiteurs. On avait découvert chez lui, lors d’une perquisition, onze numéros de La Révolte, dix-neuf du Parti ouvrier, deux du Père Peinard, un du Chambard socialiste, etc. Tous ces documents le firent mettre en arrestation et transférer avec Marie-Eugène Bresson à Paris d’où le mandat d’amener avait été lancé. Bientôt libéré parce que jugé, malgré tout, peu dangereux, il dut faire appel à l’Assistance publique pour son rapatriement, ses moyens ne lui permettant pas de payer son retour par le chemin de fer. Comme ses camarades anarchistes — dont Bresson, Humblot et Nicolas —, il fut porté, le 31 décembre 1894, sur l’état récapitulatif des anarchistes à résidence fixe avec l’observation suivante : « À surveiller en raison de son caractère violent et brutal et des idées anarchistes qu’il professe ouvertement. »

Cette surveillance ne l’empêcha pas de reprendre la lutte et, en 1896, il fut aux côtés de Nicolas, Humblot et Exbrayat dans le Comité électoral ouvrier qu’ils avaient constitué en vue d’une participation de principe aux élections municipales. Il escorta aussi Sébastien Faure dans tous ses déplacements à Chaumont pendant son séjour.

En avril 1900, une note de police indiquait : « Serre paraît s’être amendé au point de vue des manifestations, mais il doit avoir conservé ses opinions. Autrefois c’est lui qui distribuait les journaux et brochures, aujourd’hui il s’en occupe moins. ». Sur l’État récapitulatif des anarchistes de décembre 1900 il était noté « n’est plus anarchiste militant ».


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