Benoît Chevenet (dit Chalbret), qui demeurait 32 rue Broca (Ve arr.), fut condamné par la cour d’assises de Versailles, le 27 juillet 1892, à douze ans de travaux forcés pour vol de dynamite à Soisy-sous-Étiolles, dans la nuit du 14 au 15 février, avec la complicité de Ravachol, Drouhet, Faugoux et Étiévant. Au moment de sa condamnation, il était déserteur et avait déjà purgé une peine de 6 mois de prison pour “rébellion à main armée”.
Lors de la perquisition dans sa mansarde de la rue Broca, la police avait découvert 41 cartouches de dynamite.
Avant d’être transporté au bagne, dans une lettre envoyée le 1er septembre 1892 de la prison de Versailles et co-signée par Faugoux, il écrivait : « Chers compagnons, les peines qui nous ont frappé, ne nous ont nullement démoralisés et n’ont fait que fortifier nos convictions anarchistes et augmenter notre haine. Nous considérons comme bien petit le sacrifice de quelques compagnons comparé au nouvel essor donné à la propagande et à l’action anarchistes. Périssent des hommes, mais vive l’anarchie ! Adieu camarades ». Il avait au bagne le matricule 25673 et fut tué au cours de la révolte des forçats des Îles du Salut, le 22 octobre 1894 avec entre autres Marpaux, Simon, Léauthier et Meyrueis.