Dictionnaire international des militants anarchistes
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RAVEAU, Jules, Victor “Joseph LINCARIE”
Né le 29 novembre 1885 à Clichy (Seine) – mort le 5 novembre 1967 - Typographe – CGT – CGTU - Paris – Genève
Article mis en ligne le 17 octobre 2011
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Jules Raveau, qui avait eu de nombreux démêlés dans sa jeunesse avec la justice et collabora notamment à la composition de L’anarchie, fut déclaré insoumis à deux reprises avant d’être incorporé à Tunis et d’être finalement réformé pour tuberculose le 14 juillet 1910.

Avant la Première Guerre mondiale il résida en Suisse où il fréquenta les milieux anarcho-syndicalistes. En 1916 il héberge chez lui à Genève le déserteur anarchiste Monnanni. En 1919 il aurait été le seul, lors de la réunion hebdomadaire des anarchistes de Genève, à approuver l’attentat de Cottin contre Clémenceau.

Revenu en France et devenu typographe Jules Raveau qui allait devenir le secrétaire de la Fédération CGT du papier-carton, avait adhéré en 1921 au Parti communiste auquel il allait rester fidèle jusqu’à son décès le 5 novembre 1967 à Compiègne (voir sa notice complète dans le Maitron en ligne).

Dans son autobiographie de 1932 rédigée pour le Parti communiste il écrivait à propos de son militantisme individualiste des années 1903-1909 : “À ce régime, je suis condamné (faux titres, faux coupons, coups et blessures, recel, etc.) à différentes reprises. Je subis, dans différentes prisons, environ quatre ans de détention. Nanti de faux papiers, je suis même expulsé en Espagne d’où je suis ensuite expulsé comme Français. Je ne suis pas syndiqué. Nous sommes contre la « prise de cartes » qui catalogue « l’individu ». Nous voulons le respect du moi. Je vais en Italie avec des « anars ». J’en serai expulsé (administrativement) par la suite. Service militaire. Je ne réponds pas. Ne me fais pas inscrire, ne passe pas le conseil de révision. Nous ne voulons pas " nous prostituer ". En 1907, arrêté, je suis incarcéré au Cherche midi d’où je m’évade au cours d’un transport pour visite médicale. Je ne serai repris qu’en 1910 à Marseille. Je passe en conseil de guerre. J’avais des papiers espagnols. Je reste six mois au Fort Saint-Nicolas puis suis expédié aux bataillons d’Afrique en Tunisie. Trois mois après, je parviens à être réformé [Réformé n° 2 le 14 juillet 1910 pour tuberculose, cette décision fut confirmée à deux reprises le 22 décembre 1914 et le 29 mars 1917]. Je rentre en France avec deux déserteurs embarqués à Bizerte. Je m’évade du fort Saint-Jean à Marseille en laissant un des deux « déser » sous mon nom ». Il se fit alors recruter par des patrons de Limoges qui cherchaient de typographes pour remplacer les ouvriers grévistes. Son intention était « de me faire payer le voyage par le patron et de faire dans la boîte en grève le « travail » qui s’effectuait alors durant les grèves ». Il adhéra pour la première fois au syndicat et partit quinze jours plus tard avec une plainte du patron pour « sabotage” (cf. Bernard Pudal et Claude Pennetier, Le Souffle d’octobre 1917. L’engagement des communistes français (Éditions de l’Atelier, 2017)


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