Dario Fieramonte avait émigré avec sa famille à Milan où la police signalait très vite sa « fréquentation des subversifs les plus dangereux ». En 1911 il fut condamné pour « outrage et violence à agents » et l’année suivante émigra en Suisse à la recherche de travail. Revenu à Milan en 1913, il était particulièrement actif à l’Union syndicale de Milan et fut arrêté en mai lors de la grève des usines automobiles. Appelé sous les drapeaux en septembre il fut intégré dans un régiment de Bersaglieri à Rome, puis fut envoyé dans une compagnie disciplinaire pour avoir refusé de prêter serment à la Patrie. Il fut alors le symbole avec Masetti et Moroni de la campagne antimilitariste menée par les compagnons.
Réforme en octobre 1914, il alla travailler comme électricien à Casale Monferrato avant de revenir à Milan où il participa à la Manifestation contre l’intervention de l’Italie dans la guerre et fut blessé lors d’une manifestation.
Fin 1915 il émigrait en Suisse à Genève où il participa aux activités du groupe du Réveil ce qui lui valut d’être interné en 1916 au camp de Vitzwil. En septembre 1916 il avait été arrêté suite à une manifestation avec Enrico Arregoni, E. Leonardi, Federico G. Ustori et le 12 octobre était expulsé du canton de Genève. Suite à une campagne menée par les compagnons et le mouvement ouvrier il était finalement libéré en novembre et trouvait un travail à La Chaux-de-Fonds d’où il maintenait des contacts avec Ugo Fedeli et les compagnons de Zürich.
Selon l’ambassade d’Italie de Paris, il était parti en Allemagne en 1918 avec Enrico Arigoni et Federico Ustori. Il fut arrêté à Berlin le 11 janvier 1919 après avoir participé dans les rangs spartakistes et avec notamment Oreste Abbate, L. Zürgg, Balduini, Accomasso, Misiano à la défense des locaux du journal socialiste Vorwärts. A sa libération, vers mars 1919 il était à Budapest où il publait le journal La Gazetta rossa, sous titré « organe officiel du parti communiste italien (deux ans avant la fondation du PCI), puis, après l’échec de la République des conseils, rentrait en Italie à l’été 1919.
Entre temps, début 1919, il avait été impliqué avec Bertoni, Restelli, Ghezzi, Machi, Castagna, Monnani et Arrigoni dans le procès des bombes de Zürich, mais avait été acquitté par contumace en juin.
En septembre 1919 il était à Milan où il recueuillait des fonds pour le journal L’Iconoclasta (Pistoia). Entre 1920 et 1921 il travailla comme vitrier à Milan, Pescia et Vérone où il était actif à la Chambre de travail. Aorès l’instauration du fascisme il travailla comme garçon de café puis comme placier en Lombardie. De 1922 à 1925 il se serait expatrié en France avant de revenir en Italie. Fiché comme « anarchiste très dangereux », il fut arrêté à Rome en 1934. En juillet 1940, après le déclenchement de la guerre, il fut interné au camp de concentration de Collefiorito di Perugia où il retropuva les compagnons Ugo Fedeli, Vito Bellaveduta et Tarcisio Robbiati, puis en janvier 1941 à celui d’Istonio. A la fin 1941 il était envoyé à la colonie pénitentiaire de Pistico dont il fut libéré par les antifascistes en août 1943.
Dario Fieramonte, qui après guerre s’était rapproché du Parti communiste, est décédé à Milan en 1971.