Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CUBEROS NETO, Francisco

Né à São Paulo le 18 février 1924 — mort le 20 août 2010 — Ouvrier cordonnier ; marchand de chaussures ; comédien — São Paulo (Brésil)
Article mis en ligne le 2 mars 2011
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.

Francisco Cuberos était né d’un père brésilien et d’une mère espagnole, une jeune famille ouvrière de São Paulo qui eut six enfants. Dans son adolescence il avait participé dans le quartier de Mooca à une cellule du Parti communiste, qu’un mois après il abandonnait après avoir refusé l’article 13 des statuts du parti qui interdisait à ses militants d’avoir un quelconque rapport, y compris amical et familial, avec des personnes appartenant à une autre idéologie. Il travaillait à cette époque comme ouvrier dans une usine de chaussures.

En 1942, avec Liberto et Nito Lemos Reis, Maria Apparecida Cubero, Aurora Cubero, et Mercedes Cuberos il participait aux activités du Centre des jeunesses d’études sociales qui en 1945 fut invité par notamment Edgard Leuenroth, Pedro Catallo et Rodolfo Felipe, à s’intégrer au Centre de culture sociale de São Paulo qui avait été fondé en 1933 par les militants libertaires de la ville. C’est dans ce centre, qui publiait également le journal A Plebe, que l’année suivante Francisco Cuberos allait entrer en contact avec le groupe de théâtre social et se passionner pour cette activité qu’il ne cessera plus d’exercer en tant que comédien. De 1946 à 2001, le plus souvent sous le nom de Cuberos Neto, il interprétera un très grand nombre d’œuvres théâtrales d’inspiration anarchiste, le plus souvent des drames sociaux de Pietro Gori, Pedro Catallo, W. Andrade Kopezky ou Dario Fo. Devenu comédien professionnel en 1960 il eut également des rôles au cinéma puis à la télévidion.

En 1951 il avait épousé Mercedes Cuberos avec laquelle il allait vivre trois ans, puis en 1959 se remariait avec Maria Martinez Jimenez Maruja. En 1954 il était fiché âr la police comme étant le secrétaire du Centre de Culture sociale de São Paulo.

Dans les années 1960 il fut à l’initiative avec W. Andrade Koprezky er Ailso Braz Correa d’un Laboratoire théâtral qui permettra, après le coup d’État militaire du printemps 1964, au Centre de culture sociale de poursuivre ses activités théâtrales. Francisco Cuberos était également membre de la Société naturiste des amis de Nossa Chacara, qui joua un rôle très important dans l’organisation du mouvement libertaire brésilien.

Après la fermeture du Centre de Culture sociale en décembre 1968, c’est dans le petit magasin de chaussures dont étaient propriétaires Francisco et Maruja Cuberos, qu’allaient se réunir clandestinement les militants de São Paulo.

Après la chute de la dictature, il participa en 1985 à la réouverture du Centre de culture sociale, puis l’année suivante fut avec notamment Nito Lemos Reis, Antonio Martinez, José Carlos Orsi Morel, Antonio Francisco Correia, Felix Gil Herrera, Ideal Peres, Liberto Lemos Reis ety Fernando Gonçalves da Silva, le cofondateur du Cercle Alpha d’études historiques, un centre d’archives qui malheureusement ne sera jamais ouvert au public.

En novembre 2007, suite à une modification des statuts avec laquelle il n’était pas d’accord, Francisco Cuberos se retirait du Centre de culture sociale. Atteint depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, Francisco Cuberos est décédé à São Paulo le 20 août 2010.


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