Auguste Matteoda était arrivé en 1887 à Nice où il était entré en contact avec l’horloger anarchiste Albert Zibelin qui lui remettait presse et brochures à vendre et distribuer. Au début des années 1890 il demeurait 8 rue d’Alger et était colporteur de journaux. Sur une liste d’anarchistes étrangers résidant à Nice en décembre 1893, il était qualifié de « dangereux » et de nationalité italienne. Le commissaire de police qualifiait Matteoda, lors de son arrestation le 3 décembre 1893 en train de vendre Le Père Peinard, de « jeune exalté… instrument dangereux aux mains de Zibelin » et précisait qu’il avait été trouvé porteur de plusieurs écrits dont « L’Almanach du Père Peinard, L’Anarchie devant l’évolution sociale, La Société future, Entre paysans, Evolution et révolution ». Il avait également reconnu avoir distribué en novembre précédent le placard anarchiste En Russie.
En mars 1894 Matteoda quitta Nice et, en avril de l’année suivante s’engagea dans la flotte de guerre à Toulon.
Il s’agit vraisemblablement du Matteoda qui avait été le gérant des deux derniers numéros de La Feuille (Paris, 25 numéros du 6 octobre 1897 au 28 mars 1899) éditée par Zo d’Axa, puis au début des années 1900, était l’imprimeur gérant de la revue syndicaliste révolutionnaire L’Action directe (Paris, 9 numéros de juillet 1903 à février 1905) dont les administrateurs étaient C. Desplanques et Boullier.
En septembre 1901 Les Temps nouveaux avaient signalé l’arrestation à Nice de Matheoda (sic) l’occasion de la visite en France du Tsar. S’agit il du même ?
Dans les années 1910 il résidait 29 rue des Vinaigriers à Paris (Xe), travaillait comme cuisinier et avait été inscrit au Carnet B. Pendant la guerre il fut mobilisé au 1er Régiment du Génie à Versailles.