Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ROLLI, Roberto

Né à Bologne le 26 juin 1850 — Peintre ; droguiste ; coiffeur — Bologne (Émilie Romagne) — Nice (Alpes-Maritimes) — Espagne — Argentine (?)
Article mis en ligne le 19 janvier 2011
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Roberto Rolli, qui avait été condamné à de nombreuses reprises à Bologne — 5 jours de prison pour « outrages à agent » (5 octobre 1875), 15 francs d’amende pour « outrages » (17 septembre 1879), 3 mois de prison pour détention de 7 bombes à son domicile et 1 mois pour « exercice clandestin de l’art typographique » (28 décembre 1881), 6 jours de prison pour « outrages à agent » (3 novembre 1883), 4 mois de prison et 8 mois de surveillance spéciale pour « contravention à mise en résidence » — avait été mis en résidence surveillée puis s’était évadé ce qui lui avait valu d’être condamné le 16 septembre 1885 à San Remo à 1 an de prison.

Passé en France il s’était établi à Nice en 1885 où il fut suspecté d’avoir participé à un attentat au théâtre Brunetti de Bologne. Marié et père de trois enfants il était droguiste et, selon un rapport de police de 1892 était « le chef du parti anarchiste…[faisait] l’apologie de Ravachol », demeurait 8 rue de Villefranche et tenait un magasin qui était « Le rendez-vous de ses acolytes ». Fin avril 1892, préventivement à la manifestation du 1er mai, il fut arrêté avec plusieurs autres militants italiens dont son fils Arnaldo (âgé de 20 ans), Consani et Foglia, et tous furent poursuivis pour « association de malfaiteurs ». Lors de son interrogatoire devant le juge d’instruction il avait reconnu être anarchiste mais avait ajouté : « Je n’ai jamais eu l’intention de me livrer à ce que l’on est convenu d’appeler la propagande par le fait, non pas que je désapprouve ceux qui la font, mais parce que je redoute les conséquences qui pourraient en résulter pour les miens ». Dans on rapport le commissaire ajoutait que toutefois c’était un bon travailleur et qu’il n’avait jamais subi de condamnations depuis son arrivée à Nice. Il aurait bénéficié d’un non-lieu mais avait été ensuite expulsé par arrêté du 14 juin 1892. Selon la police, à sa sortie de prison, il aurait gagné Marseille d’où le 6 juillet il s’était embarqué pour Barcelone.

En novembre 1893, suite à l’attentat du Liceo à Barcelone, le bruit avait couru qu’il aurait été arrêté au moment où il tentait de passer en France ou, selon d’autres, qu’il aurait été arrêté à Nice où il était alors coiffeur. En février 1894 la polce pensait qu’il avait émigré à Buenos Aires où « il serait mort ».


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