C’est alors qu’il était encore étudiant à Pavie que Florido Matteucci, à peine âgé de 18 ans, avait adhéré à l’Internationale. Il collaborait à cette époque au journal Patatrac publié par Agostino Pistolesi. En contact avec la section de Ceresio de Nabruzzi, B. Malon, Zanardelli, il s’opposa rapidement aux thèses légalistes de ces derniers et en février 1877 participa aux travaux du congrès tenu à Milan par la Fédération de l’Internationale de la haute Italie où il soutint les thèses de la minorité insurrectionelle. En avril il participa à la tentative de soulèvement du Matese dirigé par C. Cafiero et Malatesta, mais fut arrêté, avant même l’insurrection, à Pontelandolfo avec Ceccarelli, Gagliardi et Fruggieri. Suite à une amnistie il était remis en liberté en janvier 1878.
Après le IV congrès de la Fédération italienne de l’AIT, tenu clandestinement à Pise en avril 1878, il était nommé aux cotés de Foglia et de Covelli, à la nouvelle commission de correspondance dont le siège était transféré de Florence à Gênes. En octobre 1878 il était arrêté à Perugia, puis en décembre était condamné pour « contravention à avertissement » et « utilisation de passeports d’autrui » et était incarcéré début 1879.
Impliqué dans le procès de Florence en novembre 1879, il fut transféré en janvier 1880 de la prison de Florence à Pantelleria où il était assigné à résidence pour deux ans. Il parvenait à échapper aux carabiniers et gagnait Lugano où sa femme le rejoignait peu après. Le 5 décembre 1880, avec d’autres compagnons réfugiés à Lugano dont notamment Grassi, Cafiero et Marzolli, il participait au congrès anarchiste italien de Chiasso (Tessin) où il avait été décidé que « La révolution à main armée était le seul moyen pratique d’établir l’ordre social en Europe » et où avait été nommé un sous comité pour l’Italie devant siéger à Milan.
. Entre 1880 et 1885 il allait constamment circuler entre Genève, Alexandrie en Égypte (1881) où il fut le responsable de l’édition de la presse clandestine et d’où il fut obligé de fuir pour gagner la Côte d’Azur (Marseille, Nice, Cannes, Menton). En 1884 il était membre du groupe anarchiste niçois Les Fils de la misère constitué au printemps et dont faisaient également partie Giacobi, Sartoris, Zavoli et Vanucci. En février 1885 il était expulsé de France — comme l’ensemble des militants italiens du groupe — puis d’Espagne et regagnait la Suisse. Le 24 juin 1885, il était arrêté « illégalement » à Chiasso (Tessin) par la police italienne, accusé d’avoir tenté de pénétrer clandestinement en Italie et était emprisonné deux mois. A la suite d’une protestation de la Suisse en l’Italie reconnaîtra l’illégalité de cette arrestation en territoire suisse, mais l’incident sera clos à la suite du départ de Matteucci pour les Amériques.
A sa libération de prison, Florido Matteucci s’était en effet embarqué avec sa famille pour l’Argentine où il allait s’installer à Buenos Aires. Il y fonda et dirigea le journal Il Progresso et collabora occasionellement aux organes ouvriers La Scintilla et La Rivendicazione. Il s’intégra aux travaux de la loge maçonique Frateli d’Italia. Il se retira alors sans doute de tout militantisme anarchiste, mais ne renia pas ses idéaux. En 1924 il était abonné à la revue Pensiero e Volontà et en 1926 participait à une souscription en faveur de Malatesta. Nous ignorons la date de sa mort.