Dictionnaire international des militants anarchistes
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CINI, Francesco, Fernando
Né à Livourne le 12 mars 1857 - mort en 1933 - Commerçant - Livourne & Brescia - Alexandrie (Égypte) - Suisse - Paris - Londres
Article mis en ligne le 17 septembre 2010
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Dès le début 1874, Francesco Cini avait commencé à fréquenter les milieux internationalistes liés à A. Costa. Installé à Alexandrie il entrait en contact avec Amilcare Cipriano et l’émigration politique italienne et était rapidement considéré comme le dirigeant des socialistes anarchistes.

Revenu à Livoune en 1883, il y épousait Assunta Giuntoli dont il aura trois enfants. En 1885 il participait avec Ezio Forabeschi à la fondation de la Chambre du travail de Livourne. Arrêté le le 6 décembre 1887 à la suite d’un attentat commis contre la Préfecture en protestation contre l’exécution des anarchistes de Chicago (affaire de Haymarket), il fut finalement acquitté, faute de preuves, et émigrait à nouveau en Égypte avant de revenir en mai 1888 à Livourne où, le 31 mai, il était arrêté suite à un mandat émis par le Consulat d’Italie au Caire. Relâché en juillet il était condamné le 12 novembre à un an de prison. Après la confirmation de la peine en juin 1889, il se réfugiait en France.

En juillet 1889, avec A. Costa et A. Cipriani, il participait comme délégué de Livourne au Congrès international ouvrier de Paris où il restait d’autant qu’en août 1890 il était l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt du consulat du Caire pour le faure purger la peine à laquelle il avait été condamné en 1889. Après un séjour à Toulon, il partait en septembre 1890 pour la Suisse.

A Melinde dans le Tessin Suisse il fondait avec le compagnon suisse Antonio Gagliardi le commerce de vins Gagliardi & Cini. Puis il participait à l’organisation du congrès anarchiste de Capolago (4-6 janvier 1891) avant d’être extradé en Italie où il était immédiatement emprisonné à Come. Pendant son emprisonnement sa famille ouvrait à Lugano une petite auberge qui servit de refuge à Cipriani et servit de point de rencontre aux internationalistes.

A sa libération le 26 décembre 1891, il retournait en Suisse, tentait de récupérer son passeport, puis, début 1893 s’installait à Brescia puis en juillet 1894 émigrait à Londres. En novembre 1894, il était condamné par contumace à Brescia à deux ans d’assignation à résidence à Pantelleria. Dès son arrivée à Londres il avait participé aux réunions tenues chez le compagnon Defendi et auxquelles assistaient entre autres Malatesta, G. Polidori et Tocci. Il fréquentait également de nombreux compagnons dont Lapie, Pouget et Delebecque et travaillait, semble-t-il pour un marchand de vin italien.

En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer français pour "surveillance spéciale aux frontières". Il y était décrit comme “commis voyageur, taille moyenne, cheveux châtain clair, moustache blonde, corpulence forte, myope, porte lorgnon”. Le 14 septembre 1894 il avait été l’objet d’un arrêté "préventif" d’expulsion de France à lui « notifier en cas de découverte ». Cet arrêté lui fut notifié le 8 mars 1896 à Dieppe.

A Londres où il demeurait 30 Harrison Street et travaillait chez un marchand de vins, il fut membre du Grafton Club. Il collabora en août 1896 au numéro unique de L’Anarchia dans lequel Malatesta condamnait les attentats commis par les anarchistes individualistes. Selon la police, il aurait été à cette époque exclu du groupe de Londres pour "s’être approprie une partie des fonds recueillis pour les camarades espagnols".

Retourné en Égypte il y était arrêté le 29 octobre 1898 sur ordre du Consulat italien sous le prétexte d’avoir préparé un complot contre l’Empereur Guillaume II d’Allemagne. Rapatrié en Italie en février 1899, il était déporté à Tremiti pour y subir ses deux années d’assignation à résidence. Après sa libération en juin 1899, il retournait vers 1901 en Égypte.

En 1905 la police signalait qu’il recevait à Alexandrie “des journaux du monde entier et en particulier d’Amérique” et qu’il entretenait une correspondance avec les journaux Il Libertario (La Spezia) et Il Risveglio socialista anarchico (Genève). Francesco Cini était membre en 1907 du groupe anarchiste italien d’ Alexandrie et en 1909 était l’un des rédacteurs du journal L’Idea (Le Caire, 2 numéros, 18 mars et 1er mai 1909).

En 1911 il voyageait à Londres, Paris - où il était notamment en contact avec Charles Malato - et à Livourne et Rome avant de rentrer à Alexandrie.

En juillet 1914 il fut désigné comme délégué des anarchistes d’Alexandrie pour assister en août à Londres à un congrès anarchiste qui fut annulé à la suite de la déclaration de la guerre.

F. Cini rentrait définitivement à Livourne en juin 1924. Pendant cinq années il tenta de récupérer son passeport pour aller visiter ses enfants à Londres. En juin 1929 la Préfecture de Livourne écrivait au Ministère de l’intérieur que son âge avancé et sa mauvaise santé l’empêchait de faire de la propagande contre le régime fasciste, mais une note ultérieure signalait son aversion pour le régime. C’est finalement après avoir écrit une lettre de protestation à Mussolini pour se plaindre des difficultés à obtenir ses papiers que son passeport lui fut rendu le 9 juillet. Le 19 Cini et sa femme partaient pour Londres où ils allaient rester jusqu’en octobre 1930.

Francesco Cini est décédé à Livourne en 1933.


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