Fils d’un ouvrier cordonnier et d’une couturière, André Voisin quitta l’école à douze ans pour devenir apprenti charcutier puis garçon de course d’un greffier de justice et, à partir de 1906, peintre en voitures. A partir de 1909, sous l’égide de l’Union des travailleurs du Tour de France (de tendance libertaire), il devint trimardeur et travailla à Nantes, Bordeaux, Biarritz, etc.
En mars 1912, il rejoignit La Ruche à Rambouillet, école fondée par Sébastien Faure où il va demeurer jusqu’à la fin de 1915. Par la suite, il collabora à Ce qu’il faut dire et demeura jusqu’à ses derniers jours fidèle à ses conceptions pacifistes et libertaires. Il soutint toujours discrètement mais efficacement l’action de Louis Lecoin.
Au début des années 1920 il partageait un petit appartement, rue des Cendriers, à Ménilmontant, avec Raymond Huybrechs qu’il avait rencontré à La Ruche. Tous deux étaient alors étudiants aux Arts décos.
Après la Seconde Guerre mondiale, il fut gérant d’un magasin de nourriture rationnelle jusqu’en 1971. Resté très jeune d’esprit, il occupa les dernières années de sa vie à écrire des poèmes et à voyager et, bien qu’il fut presque complètement aveugle, il écrivit ses « mémoires ». Il entretint jusqu’au bout une correspondance régulière avec les derniers survivants de La Ruche.
André Voisin mourut le 31 janvier 1981 à Paris.
Oeuvre : — C’était le temps de la Belle époque. Une enfance pénible ; une vie de lutte, Claix, Éd. La Pensée Sauvage, 1978.