Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

TORYHO RODRIGUEZ, Jacinto

Né à Villanueva del campo (Zamora) le 1er février 1902 — mort le 5 mai 1989 — Journaliste — MLE — CNT — Madrid (Nouvelle-Castille) — Barcelone (Catalogne) — La Havane (Cuba) — Buenos Aires (Argentine)
Article mis en ligne le 26 mars 2010
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.
Jacinto Toryho Rodriguez

Après des études chez les moines Augustins au Leon, Jacinto Toryho Rodriguez avait gagné Madrid où il suivit une école de journalisme et commença à travailler comme rédacteur au journal catholique El debate qu’il abandonna bientôt pour « incompatibilité idéologique ». Il collabora alors à un grand nombre de titres de la presse espagnole, adhéra à la CNT et envoya plusieurs articles à Solidaridad obrera de Barcelone ce qui lui vaudra d’être invité à venir y travailler.

Au début des années 1930 il était membre du groupe A de la FAI avec notamment Alfredo Martinez, Abelardo Iglesias et Aso Ibañez. En 1932 il participait à la fondation des Jeunesses Libertaires madrilènes, puis, semble-t-il, allait à Barcelone.

De retour à Madrid il fondait le périodique Revolucion (Madrid, au moins 6 numéros, 1933-1934) et, en 1934, lors de la révolution asturienne, défendait les thèses de l’Alliance ouvrière et travaillait pour le quotidien El Dia Grafico. Il collaborait à cette même époque à la revue Tiempos Nuevos (Barcelone) et était le correspondant madrilène de Solidaridad obrera. En janvier 1936 il aurait été le délégué du syndicat des spectacles de Barcelone lors d’une conférence de la régionale catalane.

Lors de la révolution il fut l’un des délégués de la CNT au Conseil de l’École nouvelle unifiée (CENU), secrétaire de propagande de la CNT-FAI, mais surtout l’artisan du développement du quotidien Solidaridad obrera à Barcelone. En août 1936 il avait été nommé directeur par le Comité régional catalan, en remplacement de Jaime Balius. Il imposa immédiatement une relation directe ave les Comités de l’organisation, l’engagement de journalistes professionnels et la nomination d’un administrateur efficace ; en quelques mois le tirage quotidien passa de 30.000 à 200.000 exemplaires et l’imprimerie compta trois rotatives et vingt linotypes. A la tête de la rédaction il y défendit la ligne officielle de collaboration gouvernementale, particulièrement en mars 1937 lors de la Conférence nationale de la presse confédérale.

Il fut également le locuteur des documentaires produits par la CNT Aguiluchos de la FAI pour tierras de Aragon 1 et 2 (aout ret septembre 1936).

En mars 1937 son nom figurait sur une liste d’anarchistes espagnols susceptibles de venir en France, liste émise par le Ministère de l’Intérieur français où il était signalé comme « chef de la propagande des Jeunesses libertaires » et recommandant aux préfets de lui refuser toute entrée ou séjour en France.

Il fut également, semble-r-il à l’origine en 1937 de la fondation du quotidien du soir Catalunya (Barcelone, 1937-1938) édité en catalan par la CNT et dirigé par Ricardo Mestre puis par J. Peiro. En septembre 1937, lors d’un plenum régional de la FIJL catalane, qui était opposée à la collaboration, il polémiqua avec José Peirats. Au printemps 1938, suite aux tensions survenues dans les instances dirigeantes du Mouvement libertaire, il se retirait de la direction du journal où il était remplacé par José Viadiu.

J. Toryho

Á la fin 1938 il passait en France d’où il parvenait à s’embarquer pour Cuba. Ne supportant pas le climat, il gagnait alors New York, puis en 1941, sur la recommandation de Waldo Frank, émigrait à Buenos Aires où il allait travailler dans plusieurs journaux (Critica, Clarin, La Razon) et diriger les information radiophoniques puis le journal de la chaine argentine de télévision Canal 7.

Jacinto Toryho est décédé à Buenos Aires le 5 mai 1989.

Jacinto Toryho, outre ceux cités ci-dessus, a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire dont Despertar (Salt), La revista Blanca, Proa, Solidaridad (la Corogne), Timon (Barcelone), La Tierra (Madrid), etc.

Œuvres : — Como viven y como mueren las prostitutas (Barcelone, la Revista Blanca, s.d.) ; — La hoja de las juventudes (Barcelone, 1933) ; — Informe del camarada Jacinto Toryho como director de Solidaridad obrera (Barcelone, Solidaridad obrera, 1937) ; Joaqion Costa y la revolucion española (Barcelone, La Revista blanca, s.d.) ; — La independancia de España (Barcelone, 1938) ; — En los caminos de la libertad (New York, 1939 ?) ; — La traicion del señor Azaña (New York, 1939) ; — Una traicion al proletariado mundial ; el pacto entre Hitler y Stalin (La Havane, Federación de grupos anarquistas y Juventudes libertarias de Cuba, 1939) ; — Stalin analisis espectral (Buenos Aires, 1946) ; — Anverso y reverso de la Union sovietica (Buenos Aires, Union socialista libertaria, 1947) ; — Del triunfo a la derrota : las interioridades de la guerra civil en el campo republicano revividas por un periodista (Barcelona, 1978) ; — No eramos tan malos (Madrid, 1975).


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