Domingo Torres Maeso avait commencé à militer dès 1913 dans les sociétés ouvrières de dockers à Valence où il s’était installé en 1911. Lié au groupe anarchiste Paso a la verdad, il jouira rapidement sur le port d’une grande popularité qui entraînera l’adhésion massive en 1916 de ce secteur à la CNT. Il fut l’un des organisateurs des syndicats uniques, tactique ratifiée au congrès confédéral de Sans (1918). Accusé de collaboration avec les groupes d’action, il fut arrêté en 1919 et emprisonné jusqu’au printemps 1921. Il échappa alors à un assassinat par la police (Ley de fuga) et dut passer en France.
Rentré en Espagne à la fin des années 1920, il fut le délégué de Valence lors du plenum de régionales tenu en 1928. C’est à cette occasion qu’il rencontra Juan Peiro et qu’il adopta ses thèses. Après avoir participé à tous les complots contre Primo de Rivera et après la proclamation de la République, il participa en 1931 au Congrès CNT dit du Conservatoire où il défendit la thèse des Fédérations d’industrie et où il était le délégué du syndicat des transports terrestres de Valence. Il fit alors un très grand nombre de meetings et de conférences : Foyos (1931), Castellon (1931 avec Caja et Para), Alcoy (avec Villaverde et Mira), Mislana (avec Juan Rueda et Alcantarilla), Cadix et Alicante (1932, avec Fornells et Piñon), Valence (avec Gallego Crespo).
Organisateur de l’Ateneo Sindicalista de Valence et partisan du Trentisme et, il devint le directeur de leur organe El Combate Sindicalista (Valence, 1933-1936) et devint le responsable des Syndicats d’opposition de la CNT Valencienne. Il fut l’un des fondateurs de l’Alliance ouvrière en 1934 à Valence, et après lla Révolution d’octobre aux Asturies, dut s’exiler.
En 1936, après la réunification confédérale, il participa à plusieurs tournées de conférences — notamment en mai à Séville — et fut membre du Comité de grève du transport maritime ; il était alors secrétaire du syndicat des dockers et de l’Alliance des syndicats portuaires d’Espagne. En juillet 1936, lors du coup d’État franquiste, il fut membre du Comité de grève de Valence et, avec le lieutenant J. Benedito Lleo organisa la Colonne Torres Bedenito dont il fut le délégué politique et qui, après la militarisation devint la 81e Brigade Mixte.
Partisan de la participation de la CNT au gouvernement républicain — position qu’il défendra dans un meeting en octobre 1936 — il intégra en novembre 1936 le Conseil de l’économie comme représentant de la CNT, puis fut nommé maire de Valence, poste qu’il occupa jusqu’à la fin de la guerre.
Passé en France, il continua d’y défendre les thèses collaborationnistes. En octobre 1944, lors du plenum tenu à Toulouse par la CNT en exil, il fut nommé secrétaire aux relations extérieures du Comité National de la CNT en exil. Les autres membres de ce CN étaient Juan Manuel Molina (secrétaire), Paulino Malsand, Evangelista Campos, Angel Marin, Bernardo Merino et Miguel Chueca. Il était également membre de la Junte espognole de libération (JEL).
Délégué au premier congrès tenu par le MLE-CNT à Paris en mai 1945, il continua d’y défendre la participation gouvernementale et après la scission qui s’en suivit dans le mouvement libertaire fut nommé en novembre 1945 secrétaire politique du sub-Comité national de la tendance dite collaborationniste.
Domingo Torres émigra ensuite au Venezuela où il continua d’y appuyer ce secteur représenté entre autres par Campa, Lara et Moya. En 1966 un hommage lui fut rendu à Caracas par le noyau de la CNT en exil. En 1970 il rentrait en Espagne et reprenait un travail sur le port de Valence.
Domingo Torres Maeso est décédé à Valence le 25 juin 1980.
Œuvres : — Problemas vitales de la actualidad (Valence, 1937) ; — Prologue du livre de J. Peiro « Problemas y cintarazos ».