Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

TORRES ESCARTIN, Rafael, Liberato

Né à Bailo-Sabiñago (Huesca) le 20 décembre 1901 — fusillé le 21 janvier 1939 — Ouvrier pâtissier — MLE — CNT — Saragosse (Aragon) — Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 24 mars 2010
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.

Rafael Torres Escartin était le fils d’un Guardia Civil et était entré en contact avec l’anarchisme lors de ses études à Huesca où il fut le disciple de Ramon Acin. Après avoir abandonné ses études, il devint garçon pâtissier à Saragosse en 1919 après avoir adhéré à la CNT l’année précédente. Il fut alors certainement membre du groupe d’action Los Justicieros avec Francisco Ascaso, Albadatrecu, Mangado et Sancho entre autres.

En 1922 il travaillait comme pâtissier à l’hôtel Ritz de Barcelone et appartenait au groupe anarchiste Crisol de Saragosse et au groupe d’action Los Solidarios. Le 13 mars 1923 il était renvoyé de l’hôtel Ritz pour avoir organisé une grève suite à l’assassinat du secrétairee de la CNT Salvador Segui. Il allait alors participer à de nombreuses actions du groupe Los Solidarios.

En mai 1923, avec F. Ascaso et Aurelio Fernandez il allait à San Sebastian puis à La Corogne lors de tentatives d’attentat contre le premier ministre Martinez Anido. Le 4 juin, à Saragosse, il participait avec F. Ascaso à l’exécution du Cardinal Soldevilla. Le 1er septembre suivant, il participait à l’attaque de la Banque d’Espagne à Gijon puis gagnait Oviedo. Le 9, tandis que le compagnon Eusebio Grau était tué, il était arrêté à bord d’un train ; interné à Oviedo, il s’évadait le 10, se cachait sur le mont Narango, puis était capturé le 11, après avoir été dénoncé par un député radical auquel il avait demandé de l’aide.

Accusé avec F. Ascaso, Salamero et Julia Lopez Mainar, de l’assassinat du Cardinal Soldevilla, il fut condamné à mort en avril 1925, puis la peine futt commuée en prison à perpétuité. Ses co-inculpés, Esteban Salamero et julia Lopez Mainar avaient été condamnés à 12 ans et 6 mois de prison. Interné au pénitencier du Dueso (Santander) dans des conritions atroces — il resta 15 mois dans une cellule sans lumière — il devint petit à petit fou et fut alors transféré à l’asile de Sant Boi de Llobregat. Il y fut notamment visité par Lola Iturbe et ses récits inspirèrent la nouvelle « Locas » de Salvador Cordon. Une campagne notament animée par le docteur Isaac Puente fut menée pour obtenir sa libération.

Remis en liberté en avril 1931 lors de l’amnistie suivant la proclamation de la République, il assista à la conférence tenue par la FAI en juin à Madrid et en juillet à Barcelone. Mais son état était tel, que ses compagnons durent le faire interner dans un centre de santé de Barcelone, dont il s’échappa, puis de Reus. En février 1933 il s’échappait de Reus, gagnait Ayerbe où en mars il était arrêté, emprisonné à Huesca puis de nouveau transféré au centre de santé de Reus.

Pendant la guerre et très marqué par ses années de détention et d’internement il participa à l’enterrement de Durruti à Barcelone et aida des organosations de secours aux enfants et aux réfugiés.

Dès leur entrée à Barcelone, les franquistes vinrent le chercher à l’asile et le fusillèrent le 21 janvier 1939 à Montjuich. L’un de ses frères, Fidel, avait été fusillé à Huesca le 23 août 1936.

Rafael Torres Escartin, qui avait collaboré à Solidaridad obrera (Barcelone), était un de ces anarchistes intégraux qui ne fumaient pas, ne buvaient pas d’alcool et étaient végétariens.


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