Todor Mitev était dès 1947 un militant du mouvement libertaire. Repéré par la police communiste, il fut laissé en liberté en échange de renseignements ce dont il informa les compagnons. Il continua de rédiger des fiches anodines avant d’être sommé par la police d’être plus efficace. En 1950 avec l’aide des compagnons, il parvint alors à passer en Yougoslavie où il continua ses études de médecine puis passa en Italie avec un groupe de compagnons. Interné au camp de Trieste, il parvint à s’en évader et passa ensuite en France.
Arrivé en France où il termina ses études, il fut l’un des piliers de la revue Noir et Rouge (Paris, 46 numéros de mars 1956 à juin 1970) de 1956 à 1968 « La poussant à s’intéresser à Bakounine et à l’autogestion yougoslave tout en stimulant les recherches en prise avec l’actualité, sans jamais faire ostentation de son expérience de la répression marxiste léniniste dans les pays du « socialisme réel ». Cette revue qui était l’expression des Groupes anarchistes d’action révolutionnaire (GAAR) et à laquelle collaborèrent également d’autres compagnons bulgares dont Jivko Kolev et Ivo Ktostov, était dirigée par Christian Lagant.
En 1975 il participa aux cotés de Nikola Tengerkov à la fondation de la revue en bulgare Iztok (Paris), dont une version française sera ensuite publiée de 1979 à 1991.
Il fut le traducteur en français avec sa compagne Claude, également membre de Noir et Rouge de L’Odyssée d’un passeport (Ed. Acratie, 1983) de Geéorgui Markov, écrivain bulgare émigré, travaillant à la BBC et assassiné par les services secrets bulgares.
Téo Mitev s’efforça toujours d’éviter que le mouvement anarchiste bulgare ne s’entredéchire davantage entre diverses tendances et parvint à une certaine entente quelques années avant la reconstitution du mouvement en Bulgarie à partir de 1989. En 1993 il publia à ses frais un ouvrage sur le poète révolutionnaire libertaire Khristo Botev.
Membre du Centre International de recherches sur l’anarchisme (CIRA), « aimant la vie, enthousiaste, parfois bourru, mais le plus souvent possible fougueux avec ses proches, les camarades et les patients » Teo Mitev, qui avait lui-même diagnostiqué son cancer au cerveau, mit fin à ses jours le 17 août 2002.
Œuvres : — Khristo Botev et son époque (en bulgare, 1993).