Pierre Sayas serait le fils de Georges Sayas et d’Isabelle Ganni (?). Militant anarcho-syndicaliste et anarchiste, il était au début des années 1920 l’un des animateurs à Marseille de la Fédération anarchiste de langue espagnole des Bouches-du-Rhône qui avait son local à Saint-Henri et appartenait également au groupe local des Jeunesses anarchistes. Selon Martial Desmoulins « c’était un bon orateur… il s’exprimait aussi bien en français qu’en catalan ou castillan ». Demeurant 45 Cours Devilliers, il était l’un des camarades qui s’occupaient des compagnons espagnols émigrés en France et « s’occupaient des papiers, des démarches à faire auprès des autorités, de leur trouver du travail dans le bâtiment ou aux tuileries de Saint-Henri ». A la même époque il logea de nombreux compagnons dans un garni au 2 rue du Chêne (1er arr.). Il était également le secrétaire du « Comité Pro-presos » de Marseille.
Sayas collabora à la série quotidienne du Libertaire (1923-1925) où il appelait notamment les anarchistes à entrer au syndicat et à y faire de la propagande.
Membre du groupe Jeunesse anarchiste qui se réunissait au Bar du Coq d’Or, il collabora également à un numéro de Jeunesse anarchiste (mars 1922) où il appelait à « créer des groupes de jeunesses anarchistes un peu partout, former des chorales, faire des excursions en commun, prendre sous son égide des cours de langue internationale… Il faudra que la Jeunesse anarchiste s’organisa plus méthodiquement que ne le firent nos aînés, il fait que nous arrivions à former une sorte d’école d’éducation rationnelle et d’action ». (cf. rapport de police spéciale n°905 du 9 mars 1922). Toujours selon la police, Sayas disposait « d’une bonne instruction primaire » et jouissait « d’une assez grande influence ».
Au début des années 1930, il fut avec Joseph Clot et Leopold Faure l’un des animateurs du groupe d’ Action anarchiste qui se réunissait chaque soir à la Bourse du travail.
Pendant la guerre civile Sayas fut volontaire en Espagne dans la Colonne Durruti et participa aux combats sur le front de Saragosse puis fut l’un des conseillers CNT à Tortosa. Il y participa en mai 1937 aux affrontements avec les staliniens ce qui lui aurait valu une condamnation à 20 ans de prison.
En 1938 il militait à Marseille où il était de retour et appartenait à la même loge maçonnique que Voline, Roumilhac et Gleizes.
Les 27-28 juillet 1946 Pierre Sayas participait au congrès régional anarchiste de Marseille où il était le délégué du groupe de Saint-Antoine (6 militants). Il y représentait également le Comité régional de Provence du Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) en exil. Dans les années 1950 il était toujours membre du groupe de Saint-Antoine adhérent à la Fédération Anarchiste (XIIe région).
Pierre Sayas, qui avait divorcé d’une française pour se mettre en ménage avec Sylvia Ripolles (née à Tortosa), est mort en 1962.