Léon Rodriguez avait été condamné en novembre 1891 à 5 ans de réclusion pour “émission de fausse monnaie”.
En février 1898, il avait été condamné à Paris pour « port d’arme prohibée » et “insultes à l’armée”. Il s’était alors réfugié en Belgique où le 12 septembre 1898 il avait fait partie du groupe d’anarchistes ayant envahi la rédaction du journal Le XXe siècle. le 15 septembre suivant il fut arrêté avec Thioulouze en train d’afficher des placards faisant l’apologie d’Etievant.
Expulsé de Belgique par arrêté du 15 juin 1899, il s’était réfugié à Londres où il continuait de fréquenter les milieux illégalistes et où il fut condamné en 1901 à 9 mois de prison pour “fausse monnaie” puis en 1906 à 7 ans de travaux forcés pour “fausse monnaie et cambriolages”.
Léon Rodriguez dit Bertrand fut ensuite impliqué dans l’affaire de la bande à Bonnot. Il avait été arrêté à Lille (?) le 12 mars 1912 accusé d’avoir tenté de vendre des titres volés avec D. Belonie. Quelques jours après il écrivait au préfet de police pour, en échange de ses services pour livrer Bonnot et Garnier, obtenir une libération provisoire. Il bénéficia d’un acquittement lors du procès tenu en février 1913 contre 22 membres de la bande.
En août 1913, il fut finalement condamné à 8 ans de travaux forcés avec relégation en Guyane pour “fabrication de fausse monnaie”.
Exilé en Amérique latine, il participait en 1934, sous le nom de E. Bertran à la colonie libertaire de Mastatal (Costa Rica). Collaborateur régulier du journal individualiste L’En Dehors il proposait à cette époque de fonder une nouvelle colonie appelée L’En Dehors. Il fut par la suite arrêté à Porto Cabello et emprisonné au Vénézuéla. A sa libération de prison il serait parti pour les Antilles anglaises.
Léon Rodriguez, qui a utilisé de très nombreux pseudonymes — dont Daucho, Durol, Duez, Delisle, Duhesse, Roger — a continué après guerre de fréquenter les réunions et milieux libertaires. Il est décédé à Paris à l’automne 1969.