Marié et père d’un enfant, Daniel Roche demeurait 3 rue Requis-Novis dans le quartier de la Bourse à Marseille. Il passait pour un bon ouvrier, mais était signalé à plusieurs reprises comme « fréquentant assidûment les réunions anarchistes où il se fait remarquer par la violence de son langage » et était décrit comme « doué d’une certaine facilité de parole » et « sachant se faire écouter ». Suspecté d’avoir voulu faire exploser une cartouche de dynamite devant la Préfecture, son domicile fut fouillé sans résultat le 16 juin 1891 ; au cours de la perquisition Daniel Roche « protesta contre sa soi-disant intention de faire exploser la Préfecture, mais revendiqua hautement sa qualité d’anarchiste »(cf. rapport du 18 juin 1891).
L’année suivante, un rapport de police le signalait comme l’un des rédacteurs de la première série du journal L’Agitateur (Marseille, 12 numéros du 1er mars au 15 mai 1892) et comme l’un des membres les plus actifs du groupe Les Rénovateurs dont faisaient également partie Barnouin, Jacques Boisson, Cheylan, Joseph et Benoit Dol, Nahon et J.B. Traverso. Ce groupe était antisyndicaliste, estimant que les syndicats « exploitaient l’ouvrier au lieu de le défendre ». Son domicile fut perquisitionné à plusieurs reprises en 1894 et Roche cessa bientôt de militer. Il fut définitivement rayé des États des anarchistes le 8 janvier 1904.