Fils de Joseph Hipollyte, marchand de graines, et de Virginie Panisson, Marius Raphael fut d’abord militant socialiste de la Fédération du Parti ouvrier jusque vers 1886 où il devint anarchiste. Á partir des années 1890 il allait déployer une grande activité au sein du groupe Les Rénovateurs dont faisaient entre autres partie Daniel Roche, Baptiste Marquet, Alphonse Montant, Jacques Boisson, J. B. Traverso et Maurice Manuel et qui se réunissait en son local situé 1 boulevard des Dames ainsi qu’à la Taverne Provençale. Á ce titre il fut porté sur les premières listes d’anarchistes et condamné à plusieurs reprises pour avoir organisé des réunions publiques sans avoir constitué de bureau. En juin 1890 une circulaire de la Sûreté le signalait comme le correspondant local du “comité central de la ligue anarchiste”.
En 1892, alors que le groupe avait emménagé dans un nouveau local au 7 rue Fortia, il fut l’un des organisateurs des conférences antireligieuses données par Sébastien Faure qui permirent la fondation de l’organe anarchiste L’Agitateur (Marseille, 13 numéros du 1er mars au 15 mai 1892) dont les principaux responsables furent Louis Morel, Victor Louis puis Louis Breysse. Marius Raphael était alors l’un des rares compagnons à insister sur « Le long travail d’éducation et d’organisation nécessaire, pour espérer arriver un jour à la réalisation de l’idéal anarchiste ». Suite à l’arrestation en avril 1892 de Sébastien Faure et de sa condamnation à 15 mois d’emprisonnement, les ressources du groupe furent taries et il ne put plus acquitter la location du local de la rue Fortia.
IL avait pour compagne Joséphine Lazarine Julia Nège (décédée avant lui).
En 1893 il semble qu’il faisait partie du groupe de la jeunesse anarchiste qui avec notamment Marius Bayol, Antoine Baudy, Venance Lesbros, Ernest Lavisse, Maurice Manuel Ferrier, avait relancé le journal L’Agitateur (Marseille puis Toulon, 6 numéros du 14 janvier au 18 février 1893).
La police avait tenté de le recruter comme mouchard et devant son refus, son domicile au 34 de la rue du Petit
Saint-Jean fut visité périodiquement par la police qui saisissait, à chaque fois, une importante quantité de brochures et journaux. Après avoir déménagé au 4 Place Notre Dame du Mont, il fut l’objet d’une perquisition le 1er janvier — où la police avait notamment saisis des brochures et des numéros du Père Peinard et de La Revue libertaire — et le 7 juillet 1894 d’une nouvelle perquisition à l’issue de laquelle il fut arrêté et écroué plusieurs jours. Marius Raphael continua d’organiser au cours des années suivantes de nombreuses réunions et soirées familiales. Le 18 mai 1896 il présida une conférence de Sébastien Faure.
Depuis une dizaine d’années il était atteint d’une « cruelle maladie qui l’empêchait de travailler ». A bout de force, il s’était présenté à l’hôpital où il lui avait été répondu que « Le grand air lui ferait plus de bien ». Il décédait peu après le 30 septembre 1896 à son domicile Quai du Canal. A son enterrement civil, le 1er octobre, le compagnon Gros, devant environ 150 compagnons, avait dénoncé ce fait.